myrzouick
écrire, scénariser et mourir vite...
04/12/2019
de l'interprétation...
AAaaaaah ! Mais est-ce que la toupie tombe à la fin ?!!
Hey mais en fait, on s'en fout non ?
Bah non justement et c'est tout le problème de l'interprétation des films ou des livres et ce qu'on en fait une fois que l'histoire est finie mais que l'univers persiste dans nos têtes et dans nos coeurs.
On parle alors d'univers persistants et il persiste. Il persiste dans les fans fictions, dans l'imaginaire des gens, j'en ai déjà parlé, genre par là, mais nous fabriquons nous-mêmes nos propres contes.
On ne se souvient que de ce que l'on veut. On ne prend que ce que l'on veut.
Et sur la base de nos souvenirs, de notre propre culture et de notre imaginaire les contes, les livres et les chants résonnent différemment en chacun de nous.
Ce n'est pas anodin ! Nous interpretons nous mêmes de par cette résonance en nous toutes les pièces d'une culture qui se veut commune mais qui est différentes en fonction de chacun des spectateurs.
Je considère par exemple que dans toute la saga Xmen, Wolverine Origins n'existe pas. Je préfère m'imaginer une origin story avec par exemple les comics qui ont plus de loisir pour s'étendre et faire tout et n'importe quoi et même le jeu basé sur le film honni !
Ce que je veux dire par là, c'est qu'on interprète tout, tout le temps, on se fait sa propre histoire dans la tête. Mais ce n'est pas là où je veux en venir, là, je me répète...
Nous sommes donc capables d'interpréter et de laisser vivre chacun de nos univers dans notre imaginaire.
Et certaines personnes en vivent. Ceux qui écrivent des Star Wars en roman ou en bd. Tiens parlons-en 5 petites secondes...
Kathleen Kennedy, la boss en charge de l'univers Star Wars depuis que Disney a avalé Lucasfilms, nous explique, au calme :
"Chacun de ces films est un coffre-fort particulièrement difficile à ouvrir. Il n’y a pas de matériau original. Nous n’avons pas de comics. Nous n’avons pas de roman de 800 pages. Nous n’avons rien d’autre que des conteurs passionnés qui se retrouvent pour discuter de ce que pourrait être la prochaine itération du mythe."
ça elle le dit pour expliquer qu'elle n'a pas beaucoup de réalisateurs qui veulent réaliser un star wars (ou un star wars Story). Mais elle se fout de notre gueule ?
Ou alors elle boude parce que de l'autre coté, chez Kevin Feige et Marvel, ça roule, la saga des Avengers est cohérente. Ce serait donc une sorte de "oui mais moi j'ai pas de comics..."
Alors déjà... Si. Il y a énormément de comics et de romans qui traitent de star wars. La déigèse persistante est devenu un univers étendu qui raconte Star Wars depuis les premières républiques, la fondation de l'ordre jedi, ce qui se passe juste après la destruction de la deuxième étoile noire, ce qui se passe des centaines d'années plus tard.
On y invente des ennemis, des nouveaux utilisateurs de la force.
Juste après l'ordre 66 on invente des jedis qui ont survécu. On parcours l'histoire des jedis gris. Il y a même des jeux qui parlent d'un apprendi de Vador et de la construction de la resistance : Le Pouvoir de la Force oui ce jeu mériterait d'être canon.
Je dis Canon, parce qu'en plus de ça, quand Disney arrive, les grands pontes décident de virer tout ce qui a été fait sur Star Wars a part les 6 films et la série en 3D Clone Wars. Tout le reste est oublié et devient l'univers parallèle...
Dans au lieu de chouiner et de dire que si tes 3 derniers films ne sont pas cohérents entre eux c'est parce que tu n'as pas de matériau original et que chaque réalisateur qui s'implique a du mal à travailler avec les autres, commence par lire les livres que ta firme a voulu bruler.
Et je dis ça alors que les nouveaux star wars me plaisent (je dis pas qu'il n'y a pas de défauts) mais ils me plaisent. J'ai vraiment un gros problème avec le 1 en fait. Et le 2... et sur la scène principale du 3... bref.
Soit dit en passant, j'ai revu la menace fantome récemment et même l'argument "oui mais c'est un oeuvre pamphlétaire sur un système politique qui..." Non même pas... même ça c'est naze.
donc cette toupie ?
Elle tourne, c'est son seul repère pour être sûr qu'il n'est pas dans un rêve depuis le début et si elle tombe c'est que ce n'est pas un rève. Si elle continue indéfiniment, c'est un rêve... Et... ça coupe !
Vous l'avez compris, je parle d'Inception de Nolan.
Un film si décevant que je n'en dirai pas beaucoup plus. Ils ont voulu en faire un nouveau Matrix avec pour seul leitmotiv "complex is cool" c'est à dire qu'on va mettre plein de trucs pour perdre le spectateur et on verra bien ce qui en sort.
Mais il n'y a rien de complexe. Y a des rêves dans des rêves dans des rêves puis une sorte de subconscient plus ou moins commun à tous les êtres vivants...
Je m'arrête là-dessus deux secondes parce que au-dela du film, c'est une théorie très intéressante.
Cette théorie qui est d'ailleurs plus une sorte d'idée, ou d'intuition, de pensée, nou explique qu'en plus de la geosphère (noyau, manteau, croute, atmosphère, ça vous dit quelque chose) de la biosphère (genre tout ce qui vie, de l'herbe à la baleine) il existe une surcouche la noosphère.
La Noosphère serait une sorte de conscience générale humaine et regrouperait toute notre capacité à penser. L'idée c'est de se dire que le savoir est commun et nous alimente. La mondialisation de la spiritualité. Toutes nos idées, toutes nos conscience seraient reliées entre elle. Notre cerveau, s'il est suffisamment ouvert - même inconsciemment ouvert - irait piocher dans une sorte de "nuage" de pensées. Ainsi, à l'instar des fourmis, les humains pourraient avor accès à une conscience unique.
Et ça pourrait presque éxpliquer qu'on se raconte toujours les mêmes histoires et que nous les comprenons tous. Avec quelques variantes mais si peu.
La noosphère alimenterait une partie inconsciente de notre cerveau, le fameux ça de freud, et si ça pense en moi. Alors est-ce que je pense ? On en a déjà parlé, mais ajoutez mes petites réflexions de comptoirs à l'idée d'une supercouche de noosphère qui s'aliment de plus en plus en fonction du nombre d'individus sur terre et vous n'aurez même pas une vague idée de nos cheminements de pensées les plus profondes.
A ça nous pouvons ajouter le concept d'extelligence qui symbolise tout le réseau créer par les humains : internet en gros (mais aussi tous les réseaux de communications, les infrastructures de données, etc.). Nous avons tout ce que nous cherchons sur ce vaste réseau mondial. Une sorte de noosphère physique qui regroupe le savoir finalement.
Si la Noosphère est plutôt une couche spirituelle, indémontrable et probablement inatteignable (oui je ne dis pas inexistante parce que pourquoi pas), l'extelligence est à la portée de tous. C'est peut-être ce que l'humanité a fait de mieux. Enfin... Jusqu'à ce que les machines se retournent contre nous. Hé hé hé...
Ce que je voulais dire par là, c'est qu'avec tout ça, les arts (nous ferons un décompte un jour des arts humains), ce qu'on appelle la culture en général, nous invitent à penser autrement, à nous élever vers quelque chose de plus grand. L'art nous élève et les artistes (qu'ils soient peintre, écrivain, cineastes, ce que j'ai appelé les bardes) ce que j'appelle des passeurs finalement nous font passer les histoires de noosphères pour nous élever vers une compréhension plus globale du mythe humain c'est à dire de nous mêmes.
épilogue, epicéa.
Je manque de temps aujourd'hui pour finir correctement mon article. Et c'est ça qui est marrant.
A l'instar de Nolan, vous ne saurez pas si la toupie tombe ou si elle continue indéfiniment. Et en vrai, on s'en fout de sa toupie. D'ailleurs même le héros s'en fout. Qu'il rêve encore ou non, qu'il ait toujours rêvé depuis le début, rien n'est important puisqu'il est avec ses enfants.
Faut-il mieux vivre dans la réalité seul et banni à Paris. Ou retrouvez ses enfants peu importe si c'est réel ou non ?
Et puis merde, qu'est-ce qui est vraiment réel ?
L'oasis est réel, on y ressent autant de choses que dans le monde réel justement. Le coté moralisateur de tonton Spielberg qui arrive à la toute fin du film n'a aucun sens. Il n'a jamais lu Ubik ou quoi ?
Donc peu importe la toupie, peu importe si dans Ready Player One les joueurs veulent rester dans leur univers et laisser persister le monde...
La persistance d'un univers (d'une diégèse) ne dépend que de nous et, si on en croit Ernest Renan, persiste dans ce qui sera appelé bien après lui la Noosphère.
Je n'ai pas les réalisateurs qui ne font pas de choix. Clairement cette putain de toupie à la fin d'inception est un non-choix. Soit disant pour laisser le spectateur spéculer, débattre, argumenter et pour que le film continue d'exister... Mais en vrai : on s'en fout. Avec ou sans choix, l'univers s'il est assez riche persistera.
Faire des choix. En tant qu'auteur, nous devons faire des choix. Des choix cohérents avec notre univers et notre pensée. Puis laisser faire.
L'interprétation d'un créateur trop flou dans ses intentions peu amener le meilleur (univers étendu, adaptation, débat constructif...) comme le pire.
Aujourd'hui prenez la bible mal interprétée, le Coran, mal traduit, les livres religieux en général manque de clarté laissant les croyants combler le vide et bien trop souvent par le pire.
Un créateur, un barde doit, au moins, être clair dans ses itentions. S'il doit expliquer son oeuvre c'est qu'il n'a pas été assez explicite donc il doit au moins laisser penser qu'il sait ce qu'il fait.
A la fin, son public fera la différence entre ce qu'il peut imaginer dans la diégèse et ce qui est immubale.
Ecrire c'est choisir.
Tu as déjà fait ce choix... Maintenant il faut le comprendre...
Bonne soirée !!
A bientôt
à suivre...