myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

14/12/2006

cogito ergo sum

Ou comment Descartes s'est planté de peu, mais planté quand même. Comme je me prends pour un philosophe, je vais parler du fameux "je pense donc je suis"

Je crois que ce n'est pas tout à fait juste...

Descartes est un philosophe sceptique, c'est lui qui a installé le doute cartésien...
Il commença par douter de tout. Sauf du sujet. Pour lui, et on s'accorde avec son idée, la substance pensante du sujet (ici je) est indéniable, on ne peut pas douter qu'il y a les êtres qui pensent ("nous") et les objets. Sujet/objet... A partir de là, il a fondé toute sa philosophie avec pour seule certitude son fameux "cogito ergo sum" qui veut dire "je pense donc je suis" !

Et si au contraire, il fallait même se douter de ce "je" ?! Et si tout était faux ?! Pour y réfléchir, je vais mettre Freud et Nietzsche en parallèle avec ce cogito... Et attention, ça va se corser légèrement...
C'est à ces deux hommes qu'on doit, entre autre, (et je simplifie) la découverte de l'inconscience. Mais qu'est-ce que l'inconscience ? Il faut la savoir pour pouvoir continuer...

L'inconscience, c'est notre âme.

Freud avait en quelque sorte écrit la carte de notre cerveau. C'est ce grand monsieur qui a sorti l'idée que nous ne serions qu'un Iceberg avec seulement 10% de glace émergée. 10%... Ces 10% c'est notre conscience, le fameux "moi"... Le Moi n'est qu'un masque anormalement adapté à la vie en société. Le "moi" (c'est à dire le "je") n'est qu'une façade qui nous donne un consistance face aux autres. Il arrive parfois d'avoir des pensées conscientes perverses ou méchantes... Vous remarquerez comme le "moi" ne les dit pas... Du moins quand il trouve que ce n'est pas approprié...
Il faut imaginer les 90% restant comme une gigantesque maison (le moi n'occupe que le hall d'entrée)... Dans cette grande maison, il y a des pensées, des idées, sans aucun tabou. Et elles veulent en sortir. Mais, il y a un videur qui surveille et qui ne laisse pas entrer n'importe qui dans le hall d'entrée... C'est un le "sur-moi". Il est inconscient, mais il fait déjà un tri parmi les pensée les pires...
Ensuite la pièce qui reste, c'est le "ça"... Le "ça" c'est tout, c'est le reste. C'est vraiment ce qui nous défini le mieux parce que si on touche au "ça" de quelqu'un, on le connaît. Seulement le ça est inconscient... C'est l'âme. L'âme enfoui dans les méandres de l'inconscience.

Plusieurs théories disent que l'âme est éternelle alors que la chair pourrie... Et dans une âme il y a des milliers de vies peut-être.
L'inconscience se doit de les cacher...
Mais ce n'est pas le sujet...

Le "moi" est un masque... Et le "ça" c'est les pensées...

Le moi n'est donc pas forcément ce que nous sommes, le moi n'est qu'un truc qu'on invente pour être quelqu'un. Le monde ainsi vu n'est qu'un monde de nos perceptions, un monde qui change en fonction de notre sensibilité. Nietzsche dit même que la conscience n'est qu'une perception tardive des jeux de l'inconscience, les pulsions, les instincts... En gros il veut dire que le "moi" ne serait que l'écho de force plus enfouie. Et pire encore, le "moi" étant formaté par la société, les pulsions et les instincts sont réfrénés, détruites, ou non-écoutées... Puis qu'elles sont considérées comme anormales.
L'idée c'est de se dire que ce que "je" pense n'est qu'un faible écho des pensées que "je" choisis. Et là, on en arrive à ce que je voulais dire (enfin)...

Nos idées, nos pensées sont lancées par l'inconscient après un tri du sur-moi... A ce moment là, on est en droit de se demander si "je" pense vraiment... Et ça devient un peu plus "ça" pense en moi... Et dire "ça" c'est déjà donné une interprétation à l'inconscience qui ne peut pas en avoir une. Parce qu'elle serait erronée par notre formatage du "moi".

Ça commence à bouillir... Continuons donc...

Si "je" ne pense pas...
Suis-je ?

Je ne pense pas vraiment que je suis... Car "je" ne suis qu'un masque, bien coloré pour plaire au monde, pour vivre en société. "Je" ai été éduqué, formaté, on m'a appris à faire bien les choses. "Je" suis comme tout le monde... Et "cet inconnu" en moi, ce "ça", d'où viennent mes pensées parfois les plus sombre... est-il "moi" ? Si "je" ne puis être lui... Alors je ne suis pas parce que je ne pense pas que je suis... Je ne suis pas... Descartes va se retourner dans sa tombe, "je" n'existe que parce que "je" ne suis pas...
Je n'existe que parce que je ne suis pas...

Ah ? Mais j'existe ? Pourquoi "je" existe alors que "je" ne pense pas ? "Je" ne suis qu'un vieux perroquet fragile et cardiaque qui répète des mots que "je" entends... je ne suis pas parce que je ne pense pas... le fondement de Descartes est détruit.
Plus de cogito ergo sum.

Nietzsche avait dit "Deviens ce que tu es"... Manque de bol je ne suis pas.
"L'existence précède l'essence" disait Sartre. Donc, j'existe d'abord pour être ensuite...
Mais si je ne pense pas, je pourrais être quand même.
Je vois bien le petit philosophe et sa maman.
- Tu veux faire quoi plus tard ?
- Je veux être...
C'est un grand projet mine de rien quand on regarde ce que j'ai écris depuis le début... Comment on fait pour devenir ce qu'on est ? Comment retrouvé le "vrai moi" entre ce que "je" suis, ce que "je" pense être, ce que je "crois" être et ce que "ça" est en "moi" ?!
"Je" existe...

Deviens ce que tu es veut donc bien dire que je ne suis pas encore ce que je suis...

(J’ai le sens de la formule quand même)

Mais pourquoi j'existe ? La réponse à cette question sort un peu de mon sujet car ensuite on peut rentrer dans la philosophie de l'utilité d'être et de la religion, bref on s'éloigne...
Donc on me dit que je ne pense pas donc je ne suis pas mais j'existe peut-être car ça pense en moi et que je peux devenir ce que je suis...

Il y a de quoi devenir fou ! Mais la folie ? C'est un masque mal dessiné, mal adapté, on la perte du masque ?

Comment être sûr de ne pas faire mauvaise direction ? En doutant ? En doutant de tout ? Mais si je doute même du cogito ergo sum, à quoi me raccrocher ? Ai-je le droit à une seule certitude ? Il en faut une pour ne pas sombrer...

JE NE PENSE PAS DONC JE NE SUIS PAS CE QUE JE PENSE QUE JE SUIS !

Bref, gardons ça en tête jusqu'à l'heure où nous pourrons toucher notre inconscience. Certaines personnes appellent cela l'illumination, d'autres, la mort... Un jour, nous serons en tout cas tous accompli. Que peut-on se dire de mieux...
Philosopher c'est apprendre à mourir... (Montaigne).
Il dit que philosopher n’est autre chose que de se préparer à la mort. C’est qu’en effet, l’étude et la contemplation tirent en quelque sorte notre âme en dehors de nous, et l’occupent indépendamment de notre corps, ce qui constitue une sorte d’apprentissage de la mort et offre une certaine ressemblance avec elle. C’est aussi que toute la sagesse et le raisonnement du monde se concentrent en ce point : nous apprendre à ne pas craindre de mourir.

Aller, je vais manger du nutella après tout ce truc y a que ça qui réconforte, parce qu'il y a un truc qui est sûr : JE AIME LE NUTELLA !

à suivre...

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