myrzouick------------X---
écrire, scénariser et mourir vite...
12/04/2024
en commun
La dernière fois - je sais c'est l'année dernière, désolé, finalement je n'écris dans ce blog que lorsque j'ai un truc à dire - je vais faire mieux - la dernière fois donc, j'expliquais que finalement, ce qui est écrit n'a que peu d'importance, l'important était de savoir pourquoi on écrivait, entre autre et ce qu'on voulait transmettre.
Dès lors peu importe l'histoire, le principal c'était l'envie, l'angle, le besoin d'exprimer un sentiment par l'auteur pour le spectateur...
Dans ma démonstration - lol - le maitre mot était de dire qu'il n'est pas grave de raconter une histoire déjà connue, d'être influencé, consciemment ou non, lorsqu'on prenait la plume - le clavier - puisque le jeu était au contraire de trouver un moyen de transmettre autre chose.
Pour preuve, sans parler de plagiat éhonté, il suffit de piocher dans un corpus existants de chansons, de textes, de citations pour comprendre et exprimer ce que l'on ressent.
Goldman et Renaud par exemple sont des bardes, des poêtes qui nous permettent d'exprimer, au hasard des chansons ce que nous sommes réellement.
Tenez :
"j'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus,
ami non, ni amant, étrangers non plus"
ou encore
"Te raconter, enfin, qu'il faut aimer la vie.
L'aimer même si
le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants...
Et les Mistral Gagnants"
On peut aussi piocher dans la litterature pour exprimer son transport comme dirait l'autre. Bref ! Peu importe ce qu'on écrit il sera toujours là pour quelqu'un quelque part ou pour influencer quelqu'un.
Car tous ces mots nous touchent comme s'ils nous appartenaient. Mais ce n'est pas là où je voulais en venir. Ce sont des lieux communs que vous connaissez déjà.
En somme, nos émotions et nos écrits sont partagés et finalement, s'améliorent avec le temps, se complètent, se répondent, tout est toujours en train de se répondre, de se référencer tout le temps. Toutes les pensées, bien qu'elles soient personnelles, finissent par être amendées par les histoires collectives.
Il suffira donc de dire que tout devient collectif et que ce soit conscient ou non et que ce soit bon ou mauvais...
J'en avais déjà parlé page 41, permettez moi de m'auto-citer :
Une bonne histoire c'est enfin, une oeuvre qu'on vit à plusieurs.
LITTERALEMENT.
Il y aura toujours celui qui écrit, celui qui lit, celui qui joue, celui qui comprend, celui qui interprète, celui qui oublie...
Tout ça, nous dépasse nous même.
mais pas que !
Donc tout art est collectif. Encore une fois, je ne comprends pas les plagiats, il y a toujours moyen d'apporter quelque chose de neuf à une histoire, mais tout art est chargé de transmettre quelque chose (un sentiment, une morale, une vision, etc.) et donc tout art se nourrit lui-même des autres oeuvres dans une tourbillon sans fin de questions et de réponses toujours plus complexes.
Tout art est donc collectif.
Et si je défends l'idée qu'un auteur doit TOUJOURS pouvoir avoir le choix d'exprimer SA vision de SON histoire... (Je l'avais d'ailleurs écrit ici). J'ai eu récemment des exemples où je dois l'avouer, je me suis dit qu'avoir un cadre. C'était aussi pas mal.
Et pour appuyer mon commentaire je vais parler cinéma !
Et pas que cinéma mais surtout plateforme !
Et du rôle un peu chiant de producteur...
Un producteur, c'est un gars qui paie.
Dans ma jeunesse étant le seul salarié, toutes mes paies partaient dans la production de film de potes (et d'organisation de soirée). J'étais donc, en quelque sorte, PRODUCER.
Et comme le gars paie, il attend généralement un retour sur investissement, il attend de la thune et il sait comment faire en sorte qu'elle arrive.
Je sais, les puristes me diront que ce n'est pas que ça, mais je ne suis pas un professionnel du cinéma, je dis juste qu'au dela de la vision artistique du réalisateur, le producteur applique des codes qui lui ont rapporté par le passé.
Et on peut leur reprocher, tous les films de super héros se ressemblent parce que tous les codes sont copier-coller d'un film à l'autre, les moyens aussi etc. C'est pour ça que Marvel galère en ce moment et c'est pour ça que gueuler contre l'IA alors que certains scénaristes font assez litérallement du copier-coller de leur prouesse précédente c'est contreproductif. Et c'est pour ça que le genre s'essoufle, comme le wester spaghetti s'est essouflé etc.
Quelle est la différence entre un scénariste qui coche toutes les cases de son divertissement et une IA qui pompe un scénariste qui a coché toues les cases ? (il faut un héros, un méchant, un affrontement, un climax, une trahison blablabla).
Avez-vous déjà vu le générateur de film avec Christian Clavier ? ça résume bien ce que je dis.
Et si certains producteurs se contentent de la merde écrite et réalisée par certains Yes-men à leur soldes
D'autres pose un cadre bénéfique au film qu'ils produisent.
Et c'est parfois ce qu'il manque à certains auteurs...
la fleur de la lune tueuse
Les plateformes dans leur appetit d'ogre pour avoir de grands réalisateurs leur donne champ libre ! Il n'y a même plus de cadre.
Apple veut Scorsese et ne se mêle même pas de son histoire.
Il en sort le film : Flower of the Killing Moon. Une oeuvre donc très personnelle, sur un sujet peu ou pas connu même aux States et surtout une oeuvre... chiante putain ! 3h30 ! 3h30 où des blanc butent des indiens riches...
Attention, j'ai rien contre les films longs (je rappelle que je me fais la trilogie LOTR au moins 1 fois par an) mais là ça manque de rythme, c'est mou.
C'est même pas haletant.
Et on parle du gars qui a fait Les Infiltrés que je considère comme son meilleur film (ou Les Affranchis)
Je me demande si y a pas un gars qui lui a dit ces moments-là (un distributeur, un producteur) "non mais pas mal ton film, par contre on peut faire un montage plus agressif pour ne pas dépasser les 2h45" parce que derrière faut assurer une bonne rotation en salle, faut pouvoir tout foutre sur 1 seul bluray (ma plus grosse frustration concernant le Seigneur des Anneaux c'est de me lever alors que le belier-loup défonce la porte de Minas Tirith).
Bref quelqu'un qui cadre, qui dit stop.
Et ça oblige à trouver de nouvelles méthodes pour contourner ces contraintes, ça oblige à être encore plus créatifs pour éviter que le producteur saque.
Pareil pour la série Gentlemen de Guy Ritchie, franchement elle est bien j'aime beaucoup. Mais avoir les même effets Ritchiens durant 8 x 50 minutes ! Sur la même histoire ? Tu sens qu'il y a un peu de remplissage. Toujours cohérent, mais avec beaucoup de remplissage.
Et je vais pas parler de The Killer que j'ai pas encore fini parce que... bah je me suis endormi devant alors que c'est Fincher ! Et que j'adore Fincher !
Un dernier exemple datant de ma jeunesse (sic.), lorsque nous tournions 10min/jour, nous nous étions imposés 2 minutes de vidéo par jour (jouée, tournée, montée, uploadée) lors de nos vacances en Lozère. Et parfois nous avions trop de matière, assez pour faire plus. Nous aurions pu sortir du cadre que nous nous étions imposés. Et le réalisateur/monteur (Tooeyne pour ne pas le citer) a expliqué sur un épisode qui aurait pu durer 3 minutes 30 : "C'est devenu mieux parce que je me suis obligé à respecter le format"
On enlève le superflu, on monte plus agressivement, on traque l'efficacité (je dis on mais c'est surtout lui). Bref !
épilogue élastique
Pourquoi Netflix et compagnie impose leur vision aux uns avec des contraintes parfois stupides (il faut ça pour ce public, ça pour faire plaisir, etc) et laisse les grands réalisateurs faire ce qu'ils veulent ?
La réponse est simple pour acheter un nom...
Si t'es un grand, tu peux faire ce que tu veux sur les plateformes. Sinon tu rentres dans les cases et puis c'est tout.
Et pourtant ces grands là peuvent aussi faire ce qu'ils veulent au cinéma ! Alors pourquoi les délaisser ? Pour ne pas avoir un producteur comme un caillou dans la chaussure ?
Même un gars qui vous fait chier peut-être bénéfique pour votre art. Que ce soit le tavernier qui paie le barde ou le distributeur qui floque les bluray, toute la chaine est importante.
Oui c'est chiant d'avoir des contraintes, oui c'est chiant de ne pas pouvoir écrire ou faire tout ce qu'on veut. C'est chiant de ne pas pouvoir faire 99 prises sur une scène, c'est chiant de réécrire sous les conseils d'un éditeur.
Mais tout art est collectif. Tout le monde doit composer avec tout le monde.
Et les idées qui tourbillonent entre nous, les techniques qu'on apprend des plus grands ou des plus petits. Tout est important.
Et c'est rassurant n'est-ce pas ?
Nous avons tous un rôle à jouer pour tout le monde. Et même les gens qui vous font chier vous influencent. On évolue tous en fonction des autres.
La confrontation vous fait aussi progresser.
Attention, quand l'ambiance est toxique c'est pas bon non plus, et il faut partir. Et mine de rien progresser pour mieux reconnaitre le prochain pervers.
- Putain tu as toujours du mal à écrire ce mot.
- Chut...
Je transmets, je reçois, je m'améliore et j'avance.
ça fait phrase de coaching à la con, mais avant de vous enterrer dans la difficulté, essayer de tirer le meilleur même des pires situations.
A bientôt.
Et par bientôt j'entends... plus tard quoi.
Portez-vous bien surtout.
Et n'oubliez pas si un producteur est important, vous l'êtes aussi forcément.
- Balle perdue un peu...
- A bientôt.
à suivre...