myrzouick
écrire, scénariser et mourir vite...
02/05/2023
jusqu'ici tout va bien
2023 commence plutôt bien... non ?
Je dois préciser que l'année commence bien si on n'est pas un salarié, un syndicaliste, un travailleur, un lycéen, un étudiant. L'année commence bien.
la grève s'allonge, le gouvernement reste droit dans ses bottes, éborgne les manifestants et gaze les enfants.
La Guerre aux frontières de l'Europe continue, la Chine continue de menacer Taiwan, Gerard Depardieu et le Dalai Lama sont au mieux pervers au pire... vous avez compris.
Le monde se réchauffe nous faisant tendre vers une série TV Apple+ (Extrapolation jetez-y un oeil on en reparle plus loin).
J'ai commencé un article que je n'ai jamais fini : vous le retrouvez ici car j'écris très peu en ce moment.
MAIS ! et c'est l'information principale de ce JT
j'ai retrouvé Mme Grand cette professeure de français qui m'a fait écrire autant que je respire
Et rien que ça c'est une bonne nouvelle.
Donc me voilà reprenant ma plume - mon bon vieux notepad++ - et repartant dans un article qui sera le résumé de ces quelques derniers mois avant de parler littérature car cette relation fut intéressante et inspirante à bien des égards.
épisode précédent
La dernière fois qu'on s'est parlé, j'étais passablement déprimé, fatigué et profondément seul dans ma tête.
depuis...
Rien à trop changé sauf que j'ai le recul nécessaire pour comprendre que je n'ai plus de recul du tout, mon coeur est déchiré et bat dans des gerbes sanglantes et mon cerveau fatigué est troué de partout.
Je n'écris plus, je dors peu, je mange peu.
En vérité ça va. Il faut juste que je réhabitue mes doigts et mon esprits à faire des phrases qui ne parlent pas de moi.
Depuis quelques mois donc, je continue de bosser dans un service informatique où mon imposture n'a pas été dévoilé et où je me mets une pression de dingue pour "marquer" l'histoire de ma boite. Et ça peut marcher.
Je cours dans tous les sens, je fais en sorte d'être présent pour mes collègues. Je tente.
Me voilà donc imposteur parmi les imposteurs à gérer des merdes accumulées par mes prédécesseurs.
Mon processus de reconstruction continue. Et si je suis en mesure de dire que je ne suis pas mieux. Je suis, pour le moment, en train de devenir un homme meilleur. Et par meilleur j'entends surtout présent, solide et surtout stable.
Le but étant d'affirmer - de pouvoir affirmer - que je suis quelqu'un sur qui on peut compter dans les tempêtes comme dans les eaux calmes. Seul maitre à bord de mon navire cervical je vogue ainsi vers... ferme ta gueule deux secondes...
Ceux qui me côtoient savent qu'il n'y a pas une soirée arrosée, du genre nostalgie des premiers ages, sans dire que ma professeure de français en 1997 m'a fait écrire au point d'aimer les mots, les phrases... Au point aujourd'hui d'avoir écrit plusieurs nouvelles et plusieurs romans dont le dernier en date est le plus abouti et sera peut-être envoyé.
Mme Grand a été la personne qui m'a fait mon premier compliment sur ce que j'écrivais, ma première critique aussi et finalement elle a été la première à m'inspirer.
Puis elle est partie faire des remplacements d'abord, puis dans un autre collège, dans un autre lycée pour finalement 26 ans plus tard revenir vers chez moi et c'est là que nous nous sommes recroisés...
Cela fait partie de ma reconstruction quoi de mieux - qui de mieux - pour me faire revenir sur la voie de l'inspiration que celle qui m'y a placé.
Et finalement la voilà, après un tweet vu plus de 12 mille fois. J'ai pu prendre un verre avec ma professeure de français. Je l'ai reconnu tout de suite, j'étais ému et tout ce qui se passera d'ici là ne restera qu'à moi.
Mais cela m'a amené à me poser des questions, presque existentielles, par exemple : pour qui écrit-on ?
Je ne demande pas pourquoi ? "Pourquoi écrire" revient à demande "pourquoi respirer" en tout cas dans mon cas c'est comme ça que je m'en suis toujours sorti. Je pourrais même aller plus loin. Pourquoi raconter des choses finalement que ce soit à l'oral ou à l'écrit. J'ai toujours raconté des histoires ! Depuis ce moment là, depuis la 6ème.
Alors pour qui raconter des histoires ?
Je me souviens de l'année 2020 où je n'écrivais que de nuit, exclusivement, profitant du sommeil de la maison, profitant du calme et laissant ma fatigue tacler mes pensées pour les rendre un peu moins tangible.
Je me souviens de séances d'apnée lorsque mes doigts s'agitaient sur le clavier. Où lorsque je respirais enfin, mes héros soufflaient. Littéralement.
Je me souviens écrire pour être lu et pas par n'importe qui. Je voulais impressionner. Grandir. Exister.
La triste finalité, vous la connaissez. L'histoire n'a pas été et ne sera pas lue... certains textes retomberont dans l'oubli et il faudra un jour tout recommencer.
Mais dans ce désert littéraire. Mme Grand est arrivée. Et... si elle pouvait me faire exister de nouveau ?
C'est un fantasme platonique, une envie folle. J'ai bien grandi, elle peut le lire.
pour qui raconter une histoire
Pour toutes celles et ceux qui écoutent, pour toutes celles et ceux qui veulent l'entendre.
Un barde chante dans une taverne à l'abri de l'orage. Ses paroles sont autant d'histoires qu'il faut raconter, ses paroles rassurent, font découvrir, argumentent. Et la chanson se transmet.
Le second tome des Mondes élémentaires commence ainsi, par un barde qui chante l'histoire d'amour d'un tyran sanguinaire : le Roi Dragon.
Il rencontrera plus tard des hommes sans coeur, des mages sans compassion, des guerriers sans âme. Mais dans toute cette histoire, il finira par rencontrer un enfant sur qui l'avenir pourra se reposer. Une enfant... inattendu...
Nous racontons des histoires pour faire vivre nos mondes, pour stimuler notre imagination. Nous racontons des histoires pour défendre notre personnage, pour apaiser, pour faire grandir.
Nous racontons des histoires pour partager avec d'autres nos propres peurs, nos propres traumas, nos propres envies. Nous racontons des histoires pour rire de notre ridicule, combler notre enthousiasme, recréer notre propre légende.
Nous racontons des histoires pour un tas de mauvaises raisons. Pour notre gloire personnelle, pour assouvir nos vices cachés.
Quant à moi aujourd'hui, je raconte des histoires pour exorciser tout ce qu'il y a en moi. Les espaces entre les mots, y sont parfois plus importants que les mots eux mêmes.
épilogue et picrate
On va laisser reposer ces doigts un petit peu.
Cet article est un peu trop brouillon, un peu trop fouillis, mon cerveau a encore du mal à sortir de ma dépression et des effluves d'alcool (du gin et du bon).
Il va falloir retravailler. Réellement ! Longuement !
Mais quelque chose me dit que je n'ai pas fini d'écrire.
De l'importance des lignes entre les lignes.
Vous savez ce qui m'arrive. Vous l'avez lu. Maintenant sachez que derrière ces quelques lignes, se cachent dans les espaces entre les mots, bien plus encore que vous n'imaginez.
C'est comme ça.
Umberto Eco n'écrit-il pas que le texte est donc un tissu d'espaces blancs, d'interstices à remplir, et celui qui l'a émis prévoyait qu'ils seraient remplis et les a laissés en blanc pour deux raisons : d'abord parce qu'un texte est un mécanisme paresseux qui vit sur la plus-value de sens qui y est introduite par le destinataire. Ensuite parce que, au fur et à mesure qu'il passe de la fonction didactique à la fonction esthétique, un texte veut laisser au lecteur l'initiative interprétative même si, en général, il désire être intercepté avec une marge suffisante d'univocité. Un texte veut que quelqu'un l'aide à fonctionner
Pas mieux pour aujourd'hui.
Bonne soirée.
Bonne semaine.
Aimez vous bordel !
à suivre...