myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

24/01/2022

"dommage"

Comment commencer ?
Par où commencer ?
Par une boucle. Une boucle qui se répète à chaque fois qu'un nouveau film sort, qu'un nouveau jeu arrive. Ce sont les mêmes scènes que nous revivons sans cesse. Ce n'est pas forcément quelque chose de mal, c'est même parfois très rassurant. Inlassablement, nous nous confrontons à notre petit rituel, à notre modal dira-t-on.

Il y a toujours une discussion à la sortie du cinéma.
Nous sommes là sur le trottoir. Il fait froid, les mains dans les poches, nous frissonnons, après avoir passé 2h à 3h à l'intérieur. C'est l'hiver, les films qui nous rassemblent dans les salles obscures sortent souvent entre mi-novembre et fin décembre.
Mais ce n'est pas cette température qu'on jauge. Comme lors d'un duel mexicain, on attend que le premier dégaine. Nos regards se croisent à plusieurs reprises. il faut essayer de deviner ce que l'autre pense. Parfois quelqu'un lâche un "bon"...
Mais cette simple onomatopée cache derrière elle : critiques, analyses, ressentis.
Et souvent - pour ne pas dire tout le temps - nous ne sommes jamais d'accord.
Nous pouvons aimer le film avec différent niveau d'appréciation ou le trouver incohérent. Nous pouvons le ressentir différemment, voir ne pas l'aimer quand d'autres l'adorent. Nous repensons à tout ce qui nous plait, tout ce qui nous énerve, tout ce qui nous fait rire. Tout un film se joue sur des détails, sur des ambiances.
L'un va aimer, l'autre va détester, moi je serai toujours un peu entre les deux (de nous tous, je suis celui qui a la plus grande tolérance à Indiana Jones et le crâne de cristal par exemple. Il y a des lignes rouges à ne jamais franchir, des points d'accord, des divergences salutaires. On est fan d'un réalisateur, d'un point de vue, d'une technique, d'un effet spécial ou non.
Point par point, on commence à analyser le film, on confronte nos émotions, on digresse sur des comparaisons, on dissèque, on argumente, on commente ; jusqu'à se dire qu'on ferait mieux de continuer au chaud, souvent au Falstaff. Alors chacun prend la route avec l'appréhension que les duos forcés de cohabiter en fonction du nombre de voitures présentes ne continueront pas le débat sans le reste du groupe sur le trajet.
Arrivés au bar, les discussions se réchauffent à mesure que les bières et les mojitos descendent. Ce sont des discussions de passionnés qui font appels à toute notre culture qu'on étale pour étayer nos propos. On tente d'analyser le film, l'oeuvre.
Personne ne semble faire de concession. Chacun arque-bouté sur ses positions et alimentant un débat de plus en plus riche en exemples et en comparaisons. Jusqu'à ce que le sujet dévie complètement pour aller vers la politique, la vie en générale, le boulot et parfois, un peu plus tard dans la soirée/nuit, les dessins animés de nos enfances.
Enfin, on chante la chanson de Renart - "sacripant ! Sacripouille, coquet coquin !" - ce qui met fin à toute tentative de relancer la discussion. Et on finit par rentrer à la maison.
Certains débats durent encore aujourd'hui sur les différentes trilogies de Star Wars par exemple, sur Indiana Jones, Marvel, DC (ah Snyder Cut !). Et sur tout un tas d'autres films, jeux, musique...
Il y a aussi l'OVNI Matrix (que j'ai cité pas moins de 28 fois sur les 80 pages de ce blog, ici par exemple) que nous interprétons et comprenons différemment au gré de nos (re-re-)revisionnages et ou tout simplement du temps qui passe et de notre propre compréhension du monde (et ça c'est beau).

Nous arrivons surtout à nous mettre d'accord pour continuer de ne pas être d'accord.
Mais ce jour là, c'est le drame. En sortant du cinéma, pas un mot...
Il n'y a que le silence.
Dans le magma de la foule qui quitte le Grand Rex, les commentaires fusent. J'ai la sensation de ne pas avoir compris. Mais c'est plus grave que ça. Il n'y avait peut-être rien à comprendre. Entouré de tous ces gens enjoués, excités, hypés, nous sommes silencieux, comme si nous étions conscients d'être passés à côté de quelque chose. Nous sommes tout simplement hébétés, interdits. Ce qui vient d'arriver est tout bonnement impossible.
Sur le trottoir, je cherche le regard de mes camarades. Ils sont comme moi. Il faut qu'on exorcise tout ça ! Vite ! Mais personne ne veut parler. Comme si nous avions été trompés, nous sommes cocus et honteux.

"Dommage"

Je ne sais pas si c'est le premier mot qui est sorti ce jour là. Je ne me souviens plus dans le brouhaha de la sortie du cinéma qui a parlé le premier. Je me souviens des regards, je me souviens de cet horrible sentiment.
Mais en un mot, un seul, tout a été résumé : "Dommage"
Pire encore, en un mot, un seul, nous étions tous d'accord ! Quel dommage... Après la honte d'avoir été trahi et le sentiment d'avoir perdu du temps vient la colère.

Autant je suis plutôt bon public ne refusant jamais un divertissement aussi débile soit-il, autant je n'ai jamais été tendre avec certains films (suivez mon regard fans d'Harry Potter) mais celui-ci les dépasse tous !
Ce film c'est : Matrix Resurrections !

qu'on en finisse avec Matrix 4

En vrai, je ne pense pas que ce film soit pire qu'Harry Potter à mes yeux. Déjà parce que les films originaux sont bons, divertissant et nous invitent à philosopher...
Mais aussi parce que, historiquement, Harry Potter a joué avec mon petit coeur d'enfant. Alors qu'aujourd'hui je suis bien plus cynique. (Peut-être à cause de JK Rowling, mais ce n'est pas le sujet.)

Aujourd'hui, vous l'aurez compris, on parle de Matrix 4 !

Je connais la trilogie Matrix par coeur. J'aime les soeurs Wachowski depuis Bound. J'ai adoré - mais à un point - Cloud Atlas et je regarde V pour Vendetta tous les 5 novembre.
J'ai récemment acheté 25€ une petite Mach 5 parce que mon fils (à qui j'ai fait découvrir le film) adore Speed Racer et que puiqsue le film n'a pas marché les produits dérivés sont rares et chers.
(J'ai pas encore vu Sense8 mais c'est une longue histoire)
J'ai lu différents livres parlant de la trilogie (dont Matrix, Machine Philosophique), j'ai acheté les comics et j'écoute de temps en temps les podcasts de Rafik Djoumi.
J'ai vu le porno aussi, basé sur Matrix (changez juste le X par un C et laissez vous guider sur Google) !
En un mot je suis fan.
Matrix est arrivé dans ma vie non pas au cinéma mais via Canal+ avec des sous-titres pour malentendant (je ne savais pas vraiment comment changer) un soir tard alors que j'avais récupéré la télé à mon père.
J'ai adoré comme un gosse (en 1999 j'avais 13 ans) parce qu'il y avait du kung-fu et des guns fights. Mais aussi pour l'ambiance et ce je ne sais quoi qui m'a happé du début à la fin du film alors qu'il y avait au même moment une rediffusion du film du premier samedi de Canal+

Voilà, je suis fan.
C'est par Matrix - et les simpsons - que je suis devenu pote avec Tooeyne, avec qui j'ai filmé tout un tas de conneries.
C'est de Matrix dont on parle quand on s'ennuie.
Bref Matrix est dans mon top 1, à vie.

Et j'ai pris le dernier film de Lana Wachowski (sa soeur a du sentir le piège) comme un mollard qu'elle m'aurait craché à la gueule.

Commençons par ce qui va :
Neil Patrick Harris.

Ce qui ne va pas maintenant :
L'histoire déjà. C'est creux, c'est filmé avec le cul, c'est vide, ça n'a pas de sens, c'est incohérent, c'est paresseux, Néo est un vieux rachitique loin de ce qu'il a pu être, Trinity n'est pas mieux mais elle vole, la morale ne sert à rien, il y aurait pu avoir de bonnes idées qui sont tombés complètement à plat, la lumière est nase, les effets "normaux" ne sont pas mis en valeur. En fait rien n'est mis en valeur. La philosophie de la première trilogie est réduite au plus simple appareil, on fait des caméos pour faire plaisir aux débiles comme moi et on laisse aux "initiés" des os à ronger. On n'a plus le choix, plus de mythe. Le nombre d'idées mal exploitées est impressionant !! - ah ! je l'ai déjà dit. Mais surtout c'est trop méta !

Pause...
- Trop méta ? Mais tu adores ça ?
- Bah plus là.
- Mais... pourquoi ?
- ...
Et si Matrix 4 m'avait fait me renier moi-même ? De l'indigestion de méta, c'est possible ?

trop méta

Je m'attendais à du Meta et l'idée aurait pu être bonne. Mais pour faire du méta, il faut faire un numéro d'équilibriste entre le message qu'on veut faire passer et le récit sur-jacent.
Autant dire que l'équilibriste est tombé et s'est pété tous les os.

Matrix 4 commence par un calque quasiment plan par plan de Matrix 1. Un miroir dans lequel on nous invite à revoir le film de derrière les murs. Nous suivons une jeune témoin de la toute première scène du premier opus.
Cette témoin (Bugs comme Bunny, mais surtout parce que ça a un rapport avec l'informatique) commente la scène et s'interroge quand les personnages ne font pas tout a fait ce qu'ils devraient faire.
On apprendra plus tard qu'il s'agit d'un modal créé par Thomas Anderson himself devenu programmeur d'un jeu vidéo : Matrix !
Thomas Anderson est donc le créateur d'une des trilogies de jeux vidéos les plus jouées au monde. Tout le monde en parle, tout le monde connait. On comprend aussi qu'il est à moitié fou car il confond son jeu avec ses souvenirs (parce que c'est vrai) et donc il les recrée dans la Matrice directement. Ce sont donc ces modals (on dit modaux ?)

Ah ! J'ai oublié : spoiler alert. Mais on s'en fout

Déjà là on a une bonne idée qui n'ira pas plus loin.
Je vous rappelle qu'on avait laissé Néo mort dans la ville des machines. Et le faire revivre a du avoir un impact notamment en terme de cout d'énergie. Alors le ramener à la vie n'est pas du tout anodin !
D'ailleurs, j'ai toujours aimé penser que les machines avaient créé la Matrice pour les humains : pour les étudier, les comprendre, voire les aimer.
En effet, imaginez la puissance électrique qu'il faut pour faire tourner les serveurs de vos jeux en ligne préférés, faire tourner la Matrice qui est une simulation faisant appels aux 23 sens de l'être humain - petite digression, on recense aujourd'hui jusqu'à 23 sens, en plus de la vue, de l'ouie, de l'odorat, du toucher et du goût, on peut ajouter le sens de l'équilibre, la perception de la température, la proprioperception, la douleur et bien sûr le Cosmos ! - faire tourner la Matrice, donc, doit demander au moins autant d'énergie qu'il en faut pour faire alimenter la société des machines. C'est un gouffre énergétique et financier quelque soit la finance en l'an 3000 !
Donc dans ma tête garder Néo qui pourrait inconsciemment participer à l'expansion de la Matrice et/ou faire mieux accepter à ses contemporains la Matrice c'était, sur le papier une super idée. Mis à la poubelle, parce que... Non... Néo c'est juste une plus grosse pile électrique.
Mais une pile électrique qui ne marche que si elle est à coté de Trinity qu'ils ont donc du retirer de l'amas du Hammer et ressucité aussi.
Et pour que les piles marchent, elle croise Néo tous les jours au café : le SIMULATTE (ouais ça j'avoue j'adore, je comprends pas pourquoi ça existe pas en vrai).

Donc dans une nouvelle version de la Matrice où Matrix est un jeu vidéo et où des humains ont été débranchés - c'était le deal à la fin du 3 - Thomas Anderson doit travailler sur Matrix 4 ! Car la Warner Bros veut un 4ème opus.
Wouah ! C'est super méta... lisez avec ironie
Et donc c'est là le principal reproche.
Pendant 10 minutes, on a un montage de marketeux qui planchent sur Matrix 4, où il faudra encore plus de Bullet Time !! Pendant que Néo se gave de pilules bleues que lui fourni son Analyste.
Si on comprend plus tard que tout ce petit monde est "rebooté" en cas de mort prématurée de Néo (le montage n'est peut-être qu'autant de versions qui s'enchainent), il ne peut pas à lui tout seul "excuser" Lana Wachowski. Car c'est le sentiment qu'on croit poindre derrière le film : une critique de ces studios qui veulent faire toujours plus de fric avec des suites toujours plus mauvaises (ou se réduisant à ce que le public attend de sa franchise préféré, un concept plus ou moins fort par exemple - BULLET TIME !).
Mais critiquer une tendance des majors en faisant exactement ce qu'ils demandent c'est drôle dans Wayne's World mais c'est éculé depuis longtemps !
Et c'est pas parce qu'on dit qu'on va faire un mauvais film qu'on en fait un film moins mauvais. N'oubliez pas que c'est aujourd'hui le principal argument d'Uwe Bowl !

Lana Wachowski dénonce peut-être l'ambition de la Warner. Et c'est ce qu'elle dit aujourd'hui (alors qu'elle disait il y a deux mois qu'elle avait besoin de faire un Matrix 4) mais ce n'est pas une raison pour faire de la merde.

En comparaison, Robert Zemeckis a toujours refusé de faire une suite à Retour vers le futur 3 et il y en a pas ! Et c'est très bien !
Et puis l'argument de dire "s'il y a une suite je veux la faire !". Certaines suites sont meilleures parce que le réalisateur original a laissé la place (Aliens est mieux que Covenant par exemple, X-Men le commencement s'en sortait mieux avant que Singer ne revienne, Star Wars 7 est mieux que Star Wars 1 et que dire du Mandalorian, Logan est mieux que Wolverine, bref les suites c'est pas qu'une histoire de personne).
De plus, les Wachowski, je pense, on assez de poids pour choisir ce qu'elles font ou ne font pas ! Bordel !

lore & ipsum

Donc Néo est enfin repéré par des gens du dehors de la Matrice et un agent du modal - sorte de fusion entre Smith et Morpheus, pourquoi je dis "sorte" c'est clairement annoncé comme ça - qui est devenu gentil.
Ce personnage va donc s'appeler Morphéus car Néo ne peut être trouvé et sorti et entrainé de la Matrice que par un Morphéus et proposer a Néo la pilule rouge dans un cinéma qui passe Matrix (on ne va pas relever).
Et oui, il n'y a que la pilule rouge car si avant on expliquait : "tu as déjà fait ce choix, maintenant il faut le comprendre" désormais on dit : "choisir c'est de la merde, prends la pilule et ferme ta gueule".

Néo passe donc de l'autre coté du miroir et est récupéré par un robot gentil en forme de raie manta qui est en fait la petite fille aux cookies du troisième Matrix.... Parce que !
D'ailleurs, par chance, en le ressuscitant, les machines ont greffé de nouveaux yeux à Néo ! Au cas où il sortirait un jour j'imagine...
...
Et on découvre alors le lore de ce Matrix 4.
Les machines ont donc libéré des humains et devant le déficit en énergie se sont fait la guerre et ça a mené à... rien, ce n'est même pas exploité.
Elles ont pas été d'accord, y a eu une guerre, on en parle vite-fait et on oublie.
A mettre dans le cimetière des idées ratées de la gachettes, partie trop tôt.

Alors que ça aurait pu être une bonne idée ! Avec la carence d'énergie certaines machines ont relancé une guerre contre les humains, des machines se sont rangés de leur coté. Il a fallu recréer une Matrice plus acceptable, d'où la probable résurrection de Néo. Des humains y reviendraient peut-être volontairement pour construire un truc. Ou alors ils arriveraient à chasser les nuages noirs dans un grand esprit de coopération !
Tiens en parlant de ça.
On sait que c'est les humains qui ont noirci l'atmosphère. Mais alors, les machines elles sont pas capables d'aller chercher le soleil genre... par-dessus les nuages ? Cette putain de question je ne me la pose que depuis Matrix 4 ! Avant je m'en foutais !
Y avait peut-être d'autres moyens que de brancher des humains. Surtout après avoir fait la paix, elles auraient pu réfléchir !

Pour qu'il accepte la Matrice Néo doit avoir Trinity sous le coude : une dyade dans la force...
Ok... pourquoi pas.
Alors on les enferme dans une cellule spéciale que les gentils veulent pirater au risque de tout casser (même les gens qui veulent rester dedans). C'est le casse le plus débile auquel j'ai assisté et j'ai vu Tenet !
Et puis la nouvelle Zion, elle est pas un peu vide ? Je veux dire la Warner qui voulait absolument un Matrix 4, ils ont pas acheté des figurants ?
A l'époque les soeurs Wachowski castaient des jumeaux pour rendre crédible une scène "programmée" par un codeur flemmard ! Là, y a pas un chat dans la ville !
Il y avait des conseils à Zion, avec des costumes (des pulls rouges pour les commandants, comme un hommage à Star Trek).
Mais là, rien, on a juste une Niobe affreuse (je parle du maquillage) et... nulle. Et pourtant un des personnages les plus sensé : elle ne veut plus libérer les gens qui sont dans la Matrix et préfère cultiver des fraises. Elle a raison, par définition, les gens qui restent sont des gens qui le veulent !!

D'ailleurs, les héros non plus n'en n'ont rien à foutre des gens quand ils les voient se jeter depuis les gratte-ciels en mode bombe humaine (on y reviendra).

Bref, il faut sauver Trinity, mais en fait non, c'est elle qui sauve Néo parce que... Attendez, je fais un nouveau chapitre c'est important.

le nom d'un syndrome

Je comprends que les Wachowski, qui ont changé de sexe - je ne dis pas de genre car elles ont d'après les interviews toujours été des femmes - et non on n'a même pas débattu de ça au bar, on est bien moins réac que vous ne le croyez - se sont senties flouées quand on a donné le nom de Trinity à un problème :
Le syndrome Trinity a été inventé par une critique féministe qui parle d'un personnage féminin qui semble fort mais qui finit par n'être qu'un faire-valoir. Trinity possède de nombreux talents : elle maîtrise le combat, elle court sur les murs et réalise des bonds extraordinaires, elle est légendaire dans le milieu des pirates informatique...
Neo, lui, est présenté comme un homme ordinaire sans talent, mais c'est pourtant lui qui est désigné comme l'élu, il ne peut pas y avoir d'élu femme car on le ressent "des couilles aux os" (balls to bones).
Et donc, elle finit par être cantonnée au rôle d'intérêt amoureux du héros. Elle devra même être sauvée.
C'est fâcheux pour une femme si forte et ça doit être rageant avec les codes actuels qui changent. C'est un peu pareil pour Hermione (le seul personnage qui a aujourd'hui mon respect). Y a que Mulan qui sort la tête de l'eau dans cette histoire.

Donc dans l'état actuel avec la libération de la parole des femmes sur laquelle je ne m'étendrais pas au risque de faire du mensplaining, les Wachowskis - revanchardes ? - ont voulu corriger Matrix et c'est pourquoi c'est Trinity qui s'envole à la fin du film avec une reprise (un cover) de Wake Up par Sophia Urista et Brass Against. C'est donc une femme qui chante, mais j'avoue que j'aime beaucoup cette version donc je ne la critiquerai pas. Même si le clin d'oeil, une fois encore est trop - trop ! - appuyé !

Comme pour The Last of Us 2, j'entends déjà mes contradicteurs me dire que j'ai pas compris parce que je suis un mâle blanc.
Déjà, j'ai un ami presque noir... et... non je déconne.
Franchement, n'essayez même pas cet argument avec moi, ça m'énerve que les gens me cataloguent.

Je n'aime pas Matrix 4 parce que je pense que c'est un mauvais film. Un film inutile qui, je pense a été fait pour de mauvaises raisons. Que ce soit du coté de la Warner ou de Lana. Et il s'est planté au box office...
Et on ne boude pas le film parce que notre masculinité est fragile.

un bon méchant ?

Il y a quand même des combats dans Matrix 4 probablement chorégraphiés d'ailleurs mais on ne peut pas le savoir car tout est filmé en plan américain. C'est brouillon, on ne voit rien et c'est décevant.
Caméra à l'épaule, cut, le film est tourné à la Jason Bourne ce qui me fait dire que la meilleure réalisatrice ça devait être Lilly.

Donc les méchants sont des bots sans cervelle qui attaquent Néo parce que...
Et lui les repousse d'abord avec des coups de poings puis un pouvoir qu'il va retrouver et utiliser TOUT LE TEMPS : le champ de force.
C'est comme si vous jouiez à un jeux vidéo où une des techniques que vous maitriser peut repousser les méchants en appuyant sur le X. Les autres boutons servent peut-être mais vous n'appuyez que sur X, tout le temps. Pour vous, c'est presque du cheat. Pour ceux qui regardent c'est désagréable.
Dans tout ce marasme où un Néo affaibli et jamais flamboyant se débat tant bien que mal, on a le retour de Smith (ou de sa réincarnation en manager tyrannique parce le capitalisme c'est mal) et l'arrivée d'un petit nouveau, le concepteur de la Matrice actuelle qui - oh mon dieu la révélation - est en fait le psy de Thomas Anderson.

Ah et comment je sais qu'il y a le retour de Smith ? Parce qu'au cas où on serait trop bête en ne remarquant pas l'acteur qui calque ses mimiques sur Hugo Weaving, Lana nous met des flashback des premiers films en permanence.
Si j'avais trouvé ça sympa dans la bande-annonce, un peu comme la bande annonce d'Indiana Jones 4 qui reprenait les précédents films, dans le film c'est juste lourdingue.
C'est comme si y avait un mec qui te tapait sur l'épaule en disant "t'as vu ! t'as vu !" en permanence.
Et si on me sort que j'ai loupé les clins d'oeil pour initiés (genre la doublure de Keanu Reeves qui joue le mari de Trinity, merci Tooeyne pour l'info), bah va jusqu'au bout Lana, dans les flashback mets aussi les making-of de Matrix où on voit Chad à coté de Néo, ça c'est méta !

L'analyste donc est joué par Neil Patrick Harris qui a du mal à se défaire de Barney Stinson mais ça va. Il utilise le reverse bullet time contre Néo dans un des seuls effets visuels un peu rafraichissant du film : tout va au ralenti sauf lui (je rappelle que c'est un programme ça a du sens qu'il aille plus vite qu'un humain).
Mais il est trop bavard et dévoile tout.
"Ouais on t'a ressuscité parce que t'es une pile électrique Duracel, mais ça marchait pas sans Trinity. Alors on l'a ressuscitée aussi. Mais on peut faire un deal, si tu reviens, je vire le mari."
Ce à quoi Néo lance un bluffe : "si jamais elle veut rester dans la Matrice je veux bien me reconnecter"
"Chiche ?"
Néo libère donc Trinity, le méchant active le mode "horde" : tous les habitants de la Matrice deviennent des zombis qui traquent Néo et Trinity en mode World War Z

Matrix avait pioché des références dans un tas de films des années 90, notamment des films asiatiques, c'est pas mal qu'ils piochent dans les films des années 2000 cette fois. Mais c'est lourd.

Bref, Néo et Trinity montent en haut d'un immeuble.
Sautent.
Trinity vole !
D'ailleurs, ce saut là, ils l'ont fait en vrai ! Keanu Reeves (à moins que ça soit Chad ah ah ah clin d'oeil d'initiés) et Carrie-Ann Mosse ont vraiment sauté d'un building de San Francisco !
Mais dans le film ça se voit même pas. Il n'y pas le vertige, la sensation qu'ils sont vraiment dans les airs. Encore une fois, il y a une caméra qui cadre trop court alors que c'était le moment de tout arrêter ! De profiter de ce Money Shot. Mais non, même ça... même ça...

Y a rien de plus à comprendre, tout est expliqué (et mal). Le film n'a que le sens qu'on lui donne. Il n'y a rien à aller chercher... Et c'est dommage.
Avant dans la précédente trilogie, il y avait des sous-couches de compréhension.
Là c'est une histoire d'amour mal amené sans grand intérêt...

Moi au début du film j'étais tellement hypé que je regardais les détails parce que je me disais que Lana avait tout prévu, la sculpture de Smith qui se prend un pain, par exemple. Alors parfois je scrutais l'écran...
Et j'ai vu un type passer deux fois en arrière plan derrière Néo !! Il devait y avoir un truc, une boucle temporelle (comme dans ses modals) mais non... C'était juste un faux raccord. Le film ne m'épargnais rien...

Vient alors un épilogue où le psy demande à Néo de "tenir sa femme" alors qu'il se fait littéralement démonter la gueule par ladite femme. Néo lui a perdu sa langue. Et fin.
Et je ne parlerai même pas de la scène post-générique que je n'ai pas vue au cinéma, qui doit être une critique de Marvel et ses fameuses scènes finales. Et c'est tant mieux !

épilogue modal

[Il est donc de plus en plus difficile d'écrire quelque chose qui tient la route de bout en bout. Difficile, mais pas impossible. Je ne sais pas dans quelle mesure cela peut être fait, mais il y a des univers où l'on se laisse facilement bercer ou berner pour notre plus grand plaisir.
Avengers : Endgame et ce sera ma dernière citation. Il ne cherche pas à expliquer le voyage dans le temps juste que "ça ne marche pas comme dans Retour vers le Futur" et on ne sait pas comment Captain America arrive à tout replacer comme il faut. Mais ! Le scandale du jour c'est de se dire qu'il ne revient pas dans le bon univers... Et donc que toute la théorie est foutu par terre.
A cela nous ne pouvons répondre qu'une seule chose : depuis le début, il est marié à l'agent Carter. Et il n'est jamais intervenu pour quoique ce soit dans le monde de 1960 à nos jours... ça a dû être difficile pour lui... Notamment de voir s'écrouler les Twin Towers. Peut-être y ait-il allé d'ailleurs, l'histoire ne le dit pas (mais j'aime à le croire). En tout cas, les scénaristes nous laissent entendre qu'il a toujours été là... Là, je me laisse duper...
Alors pourquoi pas Star Wars 3, Highlander 2, WestWorld ? Parce que c'est trop gros...
Je ne suis pas un bon écrivain, ni un bon scénariste, un nouvelliste peut-être, parce que plus c'est court plus c'est simple. Mais je sais une chose : écrire, ce n'est pas simple. La preuve, je suis confus, je perds mes idées en route.
Mais ce que je sais, c'est que parfois, le mieux, c'est d'accepter de changer. Surtout si nos personnages ont pris le pas sur nous.
On croit toujours que l'auteur tire les ficelles, mais il n'est que la marionnette de personnages qui deviennent trop puissants.
Mais ceci.....
Est une autre histoire.]

Voilà ce que j'écrivais en 2019 dans mon premier article de blog. Je pourrais rajouter à la longue liste des suites ratées Matrix Resurrections.
J'ai déjà écrit ça.
Je l'écris encore.
Les scénaristes d'Endagme m'ont fait mentir en disant que Captain avait créé une autre ligne temporelle. Parfois mêmes les auteurs n'ont pas conscience des enjeux de leur propre histoire. Les auteurs ne savent même pas comment fonctionne leur lore.

J'ai conscience d'avoir beaucoup écrit aujourd'hui, mais il fallait en finir avec Matrix 4. Il fallait expurgé tout ça. Ce n'est plus un débat que j'aurais, ce n'est pas un film que je reverrai avec plaisir...
Ce n'est même pas un film que je prendrais plaisir à troller (comme Harry Potter).
Parfois un ou une auteure tape à coté. C'est clairement ce qui s'est passé. Et j'ai été désolé, peiné même de ne pas aimer ce film ! Parce que je voulais y croire, je voulais aimer.

Alors pour essayer de conclure simplement : parfois, une histoire ne trouve pas son public.
Et c'est la chose la plus triste que j'ai écrite dans ce blog.
Toutes les histoires ne sont pas pour tout le monde. Au vu du score de Matrix 4, il semblerait que cette histoire ne soit pour personne (ou presque).

On se retrouvera sur le trottoir devant le cinéma, on continuera de débattre sur des films qui nous diviserons, j'ai beaucoup de choses à dire sur le 3eme Spiderman, sur Screams (qui va aussi trop loin dans le méta), sur les Eternels (meh).
Mais en ce qui me concerne, Matrix Resurrections tombera dans l'oubli. Alors que je continuerai à regarder la Trilogie au moins une fois par an.

Bonne année à celles et ceux qui lisent.
Portez-vous bien, plus que jamais.
Et surtout, en avril et en mai, faites le bon choix !
Bonne soirée !

à suivre...

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