myrzouick
écrire, scénariser et mourir vite...
30/06/2020
quand on cesse d'exister
C'est une question qui m'a finalement toujours obsedé.
Que se passe-t-il quand on cesse d'exister ?
Alors je ne parle pas forcément de mort ou de disparition. Mais vous avez remarqué que depuis quelques temps je parle de chercher l'histoire. De trouver l'histoire, de chercher les héros, de s'identifier aux idéaux. Une sorte de bilan qui (à bientôt 1 an d'existence de ce blog) commence sérieusement à m'influencer (on en parlait la semaine dernière).
Je vais essayer de vous faire comprendre ce que je ressens et en quoi ce "boulot" d'écrivain a fait naitre, surtout ces dernières années, quelque chose qui me hante.
Ecrire, scénariser et mourir vite...
Quand j'ai écrit ces quelques mots en titre je ne comprenais pas spécialement la portée de ce que je disais.
Ecrire donc, ce que je fais tous les jours depuis mon plus jeune âge. Cette passion qui m'a sorti de ma torpeur, qui m'a fait avancer, qui m'a permis de draguer et même de conquérir. Ecrire est une seconde nature. J'écris quand je vais bien, j'écris quand je vais mal, j'écris quand je peux, ce que je peux sur ce que je peux (les premières responsables que j'ai eu me voyait écrire sur un ticket de caisse entre deux clients).
Scénariser, c'est écrire aussi ma vie. Essayer de trouver des plans dans ma tête, des dialogues avec tout ceux qui m'entoure. Essayer de trouver l'histoire, la chanson qui va bien. Scénariser ma vie, sans forcément en contrôler tous les acteurs a été une demi-réussite. En y repensant, je pourrais être un héros de mon Truman Show perso.
Cela m'a permis facilement de trouver ma voie à travers la vie. C'est un peu gnangnan ce que je vais dire mais, un scénariste cherche et écrit l'histoire et chercher l'histoire ça nous permet d'être plus tolérant et d'essayer de comprendre l'autre.
On fait fausse route, on change de scénario.
Mais chercher l'histoire c'est déjà une belle histoire.
Et mourir vite.
Sombre destin qui nous attend tous. Mourir. Disparaitre. Jusqu'à cesser d'exister... Et c'est finalement le sujet qui nous intéresse aujourd'hui.
Je peux mourir demain, sans aucun problème, mais quand cesserai-je d'exister ?
Dernière question : peut-on cesser d'exister sans mourir. Là ! C'est terrifiant...
immortel ou pas...
On cesse d'exister quand on cesse de faire partie de l'histoire que s'écrivent les autres.
On cesse d'exister quand on disparait des pensées, des écrits, des scénarii...
On cesse d'exister quand on n'apporte plus rien de nouveau au monde.
On cesse d'exister quand on cesse d'être aimé.
Combien de temps faut-il pour tomber dans l'oubli ? Combien de temps faut-il pour que notre histoire ne nous intéresse plus nous-mêmes ? Combien de temps faut-il pour ne plus écrire.
Je suis à la croisée des chemins, dans les prochains jours/semaines va se décider une destinée que je ne pourrais plus changer.
J'ai pratiquement fini de réécrire une histoire et de sa relecture prochaine dépendra la fin ou non de mon existence.
Je me contenterai très bien d'être un écrivain raté, un bloggueur confidentiel et juste un papa qui se démène comme il peut - pas assez d'après mon entourage - mais qui fait des efforts.
Mais je pourrais aussi devenir tant de choses.
Là maintenant, je dois choisir et choisir c'est cesser d'être.
Ces histoires sont bien trop déprimantes pour ce blog consacré à l'écriture.
Je dois pourtant me faire comprendre.
Je. Vais. Bien.
Je vais toujours bien. C'est un principe fondamental qui m'anime depuis que j'ai compris que je ne savais pas mettre de mots en face de ce que je ressens quand on me pose la question "ça va ?" une question aussi vide de sens que l'est mon esprit au moment de réponse.
Si certains ou certaines cherchent encore - et je les en remercie - des messages cachés dans le toujours, d'autres ont cessé de creuser - et ils ont raison.
Je ne saurais jamais comment je vais et je ne pourrais donc jamais répondre à la question quotidienne : "ça va ?"...
Mais une fois encore, je vais vous demander de chercher l'histoire. L'histoire derrière chaque chose, chaque parole, chaque geste est importante.
Derière le ça va, il y a une habitude plus qu'une demande. Et derrière la réponse il y a autre chose...
Une réponse, comme une non-réponse, a un but bien précis.
Et combien d'entre nous creusons ? Combien d'entre nous n'avons plus envie ?
On ne va pas forcer les gens à chercher.
Je ne sais pas mettre les mots sur ce que je ressens, sur mon stress, mes peurs, mes sentiments. Et je comprends parfaitement qu'on puisse m'en vouloir pour ça.
écrire et semer...
Un an plus tard, dois-je changer le titre de ce blog ?
Dois-je changer mon projet ? Pour ne pas mourir seul il faut exister. Pour exister il faut semer. Il faut mettre dans ses écrits un peu de soi. Une touche de folie dans chaque personnage.
Ma prochaine nouvelle s'appellera Personnage Fantôme.
Un auteur (hé hé c'est méta) décrit encore et toujours le même personnage. Jusqu'à le devenir lui-même ? Jusqu'à le voir partout dans tous ses écrits jusqu'à ce qu'il prenne vie !
Jusqu'à devenir lui-même le personnage ? Jusqu'à ce que le personnage deviennent l'auteur. Je ne vais pas spoiler une nouvelle que je n'ai pas écrite.
Semer un peu de soi et devenir immortel dans ses écrits. N'est-ce pas ce qu'on fait tous les plus grands ?
Ou sont-ils moins narcissiques que moi...
Un écrivain peut bien se documenter mais il n'en écrira pas moins ce qu'il vie.
Quelque part, l'histoire se répète, nous sommes obligés d'être et d'écrire ce que nous sommes.
Vraiment ?
épilogue, épitaphe
Bordel je vous exhorte à cherche l'histoire, à créer la votre.
Si vous ne vous en souvenez plus devenez la légende dont on parle, vivez pour ne jamais cesser d'exister et surtout, surtout une belle histoire se réécrit en permanence.
On boucle la boucle.
On tourne en rond depuis le début et c'est pas grave !
Il faut se raconter la vie, se parler, laisser vivre les légendes.
Et la semaine prochaine, ne vous en faites pas, j'écrirais un véritable article.
J'aurais fini de corriger mon dernier livre.
J'aurais fini de relire ce dernier ouvrage.
Je n'aurais plus qu'à vivre en dehors de ce que j'écris.
Enfin.
Portez-vous bien.
Prenez soin de vous.
Passez me voir à l'occasion !
à suivre...