myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

15/10/1986

back in Time...

Si je devais résumé ma vie aujourd'hui avec vous je dirais que ce sont d'abord des rencontres...
Non je déconne.
Aujourd'hui néanmoins, je vais faire vite. La journée est un peu particulière pour moi même si finalement, elle n'a rien d'extraordinaire.
Aujourd'hui, j'ai donc besoin de faire un point sur tout ce que j'ai pu écrire jusque là dans mon blog. Essayer de récupérer l'essence de chacune de mes diatribes. En gros tout ce que j'ai pu écrire en rouge depuis le début...

Pour les impatients, et je sais qu'il y en a... Enfin il y en a forcément quelque part hein, mais pas devant ce blog, la semaine prochaine, je reviendrai avec un véritable article, avec un vrai film ou livre en exemple.

résumé des épisodes précédents.

Un auteur, ou du moins quelqu'un impliqué dans un processus d'écriture, un conteur, un barde, quelqu'un qui raconte n'est qu'un intermédiaire entre une histoire et une conscience, une pensée.
C'est peut-être pour ça qu'un oeuvre ne peut pas appartenir à l'auteur...

Attention, je ne veux pas déposséder les auteurs de leurs oeuvres, elles viennent d'eux, ils la transmettent avec plus ou moins de classe ou de technique.
Donc il est normal qu'ils en vivent sans argent, malheureusement, pas de création. On doit partir de là.

L'auteur, le conteur, le barde, dira-t-on pioche dans une diégèse connue, reconnue, et ça ne doit pas nous déranger.
Nous sommes capables de nous accrocher à un récit s'il est vraisemblable et je pourrais même dire que nous acceptons d'entendre encore et toujours la même histoire si elle est racontée avec de la technique, qu'elle inclut certaines originalités bien senties.

Un auteur ne sait parler que de ce qu'il connait. Un cinéaste parlera forcément un peu de cinéma, un écrivain parlera forcément de de ses écrits. Quitte parfois à s'auto-référencer à l'excès (et ça c'est horrible - suivez mon regard, Bernard...)
C'est ce qu'on appelle du méta. C'est ce qui me plait.

Je ne dis pas ici que je suis un grand auteur, ni même un grand critique... S'il faut un peu de prétention pour écrire, j'essaie de me remettre en question, de remettre en cause mes convictions et d'essayer de comprendre une oeuvre.
C'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui, je mets un peu plus d'eau dans mon vin concernant la prélogie Star Wars... J'aime essayer de comprendre l'auteur, le contexte, l'ambition.
Et bien que je déteste les envies de Georges Lucas (ou de JK Rowling), les auteurs ont la force de créer diégèses et personnages.

Il faut parfois en revanche du courage pour ne pas écrire... Qui serait réellement intéressé par ces soliloques numériques ?

Si l'oeuvre n'appartient plus réellement à l'auteur, peut-on avoir la même réflexion sur ses personnages ?
Je trouve que cela est bien plus complexe à juger...

Les auteurs sont des créateurs, des créateurs qui peuvent parfois se prendre pour dieu. Au-dessus de ces écrits, je suis Dieu tout puissant je décide dans ces quelques lignes qui est bien né, qui vit, qui meurt, ce qui se passe lorsque je tourne la page, ce qui s'arrête quand je ferme le livre.
Tous les auteurs doivent être un peu mégalomane. Mais ils ont raison de l'être. Après tout, même si c'est dans une fiction (dans une diégèse) ils ont le contrôle sur tout !!
Mais j'aurais alors une réflexion sur la divinité. Est-ce que Dieu est quelqu'un qui gère tout ou est-ce que Dieu est une personne qui crée ? Si Dieu est, comme j'aurais plus tendance à le croire, quelqu'un qui crée et laisse vivre sans intervenir, alors l'auteur, s'il cherche à trop contrôler ses personnages il ne ressemble plus à un dieu mais à un Tyran !

Encore une fois, je dis ça sans prétention. Je crois simplement connaitre le processus d'écriture car j'écris moi-même.
Quand nous écrivons, nous faisons vivre tant de choses à nos personnages qu'il finissent par avoir leur propre personnalité. A partir de ce moment là, l'auteur doit laisser la liberté à ses personnages.
Il ne peut pas tordre leur caractère et les changer. Jeter ce qu'il aurait pu devenir pour ce qu'il devait devenir quand ils ont été créés.

Les héros s'évadent, les personnages grandissent et l'auteur doit les écouter.
C'est peut-être très con ou lâche ce que je vais dire... Mais... on ne peut pas tout changer pour les besoins de son histoire. QUand on écrit les lignes générales d'un personnage. Il faut ensuite se dire "mais comment réagirait-il ?" plutôt que "comment doit-il réagir ?".

Et c'est pour ça qu'il est parfois dur d'écrire une fin, ce que j'écrivais dès la première page, car nos héros ont changé, nous avons nous mêmes changé dans le processus du récit, et se raccrocher aux premières idées de fin qu'on avait jadis écrites est un calvaire.
En fait, à la fin, on doit juste se retrouver, aider nos personnages, travailler, oublier ce qu'on savait et réécrire, toujours et encore. Combien de scénarii ont été remaniés.

Voilà en substance ce que j'essaie de dire depuis quelques temps, le métier d'auteur ou de barde est bien plus complexe qu'on ne le croit...

épilogue, épiaire

Créateur de monde, divinité marionnettiste. L'idée de ce blog était de définir l'auteur, le barde. Et par la même occasion, dans une introspection publique, me définir moi-même...

Le constat que je fais sur ma "profession" a quelque chose de déprimant, si nous passons les mêmes mythes pour que les lecteurs ou les spectateurs se les approprient, si même nos héros ne nous appartiennent pas et qu'ils luttent dans nos écrits pour vivre leur propre destinée.
Alors que nous reste-t-il ?
Peut-être simplement l'envie de faire un peu différemment, de marquer les mémoires. On peut se rattraper en se disant qu'on laisse quelque chose à la postérité et qu'on se souvient souvent de celui qui raconte.

Est-ce une quête vaine ? Peut-être bien.
La postérité pour la plus grande histoire jamais racontée. Le Graal de tout écrivain. En tout cas de ceux qui écrivent pour qu'on se souvienne d'eux.

Dans 50 ans, que restera-t-il de nous ?
Sur ces bonnes paroles "écrites".
Je vous laisse.
Portez vous bien !

à suivre...

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