myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

14/09/2019

blog 1.0

Bon... j'avoue que au moment où j'écris ces quelques lignes, je ne sais pas où elles vont mener et de quoi je vais parler. C'est peut-être là la plus grande difficulté d'écrire un blog. Une rubrique hebdomadaire sur un thème donné. Qui finalement n'as pas d'autres buts que d'intéresser un public aussi restreint soit-il mais qui, j'en suis sûr, pourrait devenir de plus en plus fidèle. Et c'est peut-être bien ça le problème, quand on commence à écrire peut-être n'avons-nous qu'une vague idée de la finalité du propos ou de l'histoire.
Si nous avions un plan prédéfini - je veux dire bien prédéfini, c'est à dire écrit à l'avance, c'est à dire avec une idée précise des évènements qui vont se dérouler - alors nos personnages (héros ou non), nos diégèses, nos astuces scénaristiques ne nous échapperaient pas.
Un exemple me vient en tête : dans les annales du disque-monde (j'ai déjà parlé plus tôt de Terry Pratchett, lisez le !!), certains personnages comme le commissaire divisionnaire Vimaire est présenté comme l'archétype du flic de roman noir, alcoolique et désabusée juste pour compenser le boy-scoutisme de Carotte le nain de 2 mètres qui intègre le Guet (la garde d'Ankh-Morpork). Boy-scout vs vieux flic, c'est aussi un cliché d'ailleurs.
Le véritable héros de l'histoire c'est donc ce grand type au coeur de paladin, mais c'est le commissaire qui va sortir de son rôle et devenir un véritable indispensable dans les annales du disque-monde. Les romans qui parlent du guet sont pour moi de loin les meilleures mais je recommande toute l'oeuvre. Je disais donc que Pratchett lui-même avait apprecié l'écrire et travailler avec lui et il est devenu un personnages centraux, loin des mages "héroic-fantasiesque" des premiers tomes.
Tout comme le Patricien qui est devenu de plus en plus sympathique dans sa froideur de "tyran bienveillant", le commissaire Vimaire est devenu le plus grand (anti-)héros du disque-monde.
Comment ne pas entendre l'auteur lui même dans ces quelques lignes de dialogues :
– Il me vient l'idée, monsieur, que si le commissaire divisionnaire Vimaire n'existait pas, il vous aurait fallu l'inventer.
– Vous savez, Tambourinœud, c'est ce que j'ai fait, je crois bien.

C'est méta, Vimaire fait parti de ces archétypes qui deviennent plus profond à mesure qu'ils grandissent sous la bienveillance de leur auteur...

Mais je m'égare, une nouvelle fois.
Ce que je voulais dire était pourtant simple. Il est donc plus difficile de maitriser ces éléments indispensables au récit si on ne connait pas leur cheminement complet... Et je pense, en tant que petit auteur ridicule, que c'est bien plus fréquent qu'on ne le pense...

Juste autre chose avant que l'on commence réellement : pourquoi un "blog" ou ce qui s'en approche le plus ?
Parce que j'aime écrire, que je ne suis pas beau devant une caméra (et mauvais derrière) et que finalement j'aime beaucoup lire tout simplement et j'espère que les deux personnes qui lisent apprécient aussi.
Puis je ne voulais pas passer par des fournisseurs de blog pour avoir une vraie page à moi et comme je ne sais écrire qu'en html... bah désolé pour vous. C'est si moche que ça ?

quand le récit s'échappe...

Donc, je suis persuadé que l'auteur n'est pas au courant de la moitié des choses qui peuvent arriver à son héros ou à d'autres au cours de son récit. Je suis persuadé que personne n'a une idée précise de tout ce qui arrivera lors du chemin du héros. Et si on reboucle avec le monde du cinéma, imaginez que même une fois un scénario écrit, les réalisateurs, acteurs ou autres producteurs changent parfois pas mal de choses. Juste y a certains acteurs qui disent "et si mon personnage ne mourrait pas finalement ! ce serait mieux !" prenez le très bon Vivre Mourir Recommencer, Edge of Tomorrow avec Tom Cruise.
Déjà petit 1, c'est encore et toujours un film méta : Tom Cruise est un communiquant qui fait encore et encore la même guerre jusqu'à changer lui même. J'aime voir ce film comme une sorte d'écho à tout ce qu'il a fait de "moins bons"... Il se met en scène ici dans une position assez inconfortable loin des rôles héroiques de d'habitude et peu à peu regagne la redemption, on rappelle que le film sort tout juste après tous ces déboires vis-à-vis de son mariage, de la scientologie, tout ça.
Il est depuis bien plus "humble" dira-t-on... Enfin de ce que j'ai lu quoi.

Et petit 2, attention spoiler alert, le film finissait de manière vraiment sympa en mode mission suicide, plus de retour en arrière possible - oui parce que le principe du film c'est que après avoir été infecté par le sang d'un Alien, Tom Cruise revient encore et toujours au même endroit et à la même heure à chaque fois qu'il meurt ! - et ils finissent par détruire la "reine" des créatures qui envahissent le monde et Tom Cruise meurt... Et voilà. Le film, le scénario aurait du s'arrêter là et non... Happy end, il revient une dernière fois juste après le décès de la reine et retrouve la femme qui l'aime (il est tombé amoureux de Emily Blunt pendant qu'elle l'entrainait)...
En plus ça casse un peu tout l'effet dramatique de la fin, ça ne respecte pas les règles que le film à écrite plus tôt. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que quelque part, quelqu'un a dit "non, je préfère que le héros ne meurt pas et revienne.... MAIS que la guerre soit quand même finie !" Non. ça ne colle plus et c'est dommage.
Montrez moi le scénario de base, celui qui n'a pas été retoqué par le producteur !

Je dis le producteur mais des fois c'est le scénariste qui s'auto-censure. Prenez Spiderman 3 (que j'avais décidé de ne plus jamais revoir mais que j'ai revu juste pour être sûr de ce que j'écris là maintenant (le temps est passé si vite depuis que je ne savais pas de quoi parler plus haut). Le revoir m'a permis de me dire que j'avais bien fait de l'oublier déjà et que la vraie fin du film pour moi c'est juste à l'enterrement de Harry (Spoiler Alert encore) quand MJ s'en va laissant Peter Parker tout seul. Car cette fin fait écho à la fin du premier et la boucle est bouclée. Mais en fait non, ils se retrouvent tous les deux dans le bar et ça repart...
Et ça on me dit que ce sont les scénaristes qui l'ont décidé... mouais.

Pour faire une référence aux grands de ce monde, peut-être que finalement Homère avait écrit : "Et Ulysse rentra tranquillement chez lui" avant de se dire. Hey et si sur la route du retour il rencontrait un cyclope ! Puis une idée en chassant une autre il a écrit un deuxième poème épique ! Qui sait...

voyez...

Même sans savoir où je vais j'essaie donc de trouver une cohérence dans ce que j'écris.
Au début de ce blog 1.0, je ne savais pas ce que je voulais raconter. Je suis un grand fan de Karim Debbache, Monsieur Bobine, du Fossoyeur des films et bien d'autres. Ces vloggeurs parlent tous mieux de cinéma que moi. Je voulais donc faire quelque chose de plus personnel et je n'avais même pas d'angle d'attaque.

Alors si... J'avais une petite idée dans un coin de mon crâne que je garde pour le jour où j'aurais le courage de le faire.
Mais c'est moins personnel, moins intime que ces quelques lettres blanches sur fond noir.
J'ai donc parlé écriture et presque uniquement d'écriture... Mais je me suis rodé à l'oral bien avant. Lancez-moi sur mes sujets de discorde préféré que sont Harry Potter et Avatar et vous verrez : je peux être passionné ! Tout ce que j'ai toujours fait de mieux dans ma vie c'est d'écrire... Alors je continue inlassablement même quand je n'ai pas grand chose à dire... Il suffit alors de lire entre les lignes pour savoir s'il s'agit juste d'un petit manque d'imagination ou de rigueur ou d'une peine plus profonde. Dans tout ce que j'écris et dans tout ce qui est et a été écrit et réalisé, il y a une partie de l'auteur. On n'écrit que ce que l'on connait, on ne parle que de ce qui nous passionne. c'est méta et c'est très bien comme ça

Je suis peut-être moins passionné ou passionnant aujourd'hui, mais je vais quand même tenté un épilogue qui résumera ma pensée du moment.

épilogue édifiant.

écrire, scénariser et mourir vite... Aller droit au but, profiter et se faire dans sa tête ou sur le papier ses propres histoires. C'est peut-être dur à faire, c'est compliqué à réaliser, mais je vais tenter la vraie conclusion de cet article sur une simple phrase, une intution qui me vient là, à l'instant alors que mes doigts frappent le clavier que Loïc m'a offert jadis.
Quand j'ai écrit ce titre de blog, c'est tout ce que je voulais faire, écrire, scénariser et passer à la postérité en laissant derrière moi des oeuvres inachevées car finalement, nous laissons tous des oeuvres inachevés quelque soit l'heure à laquelle nous partons.
Rien n'est écrit en avance même les scénarii les mieux ficelés ont connu des retournements de situation, des changements important ou infimes. Les diégèses évoluent au gré des épisodes et par définition il n'y a que ça qui semble immuable dans notre réalité. Le changement est toujours bénéfique à l'histoire ou à quelqu'un. Le changement c'est la preuve que l'on est vivant et qu'il faut le rester.
Alors oui, changer c'est toujours compliqué, ça peut prendre du temps.

Mais aussi sûrement qu'un scénariste n'a pas toujours le contrôle sur ce qu'il écrit, je ne vois pas pourquoi quelqu'un ou quelque chose aurait le contrôle sur nous.
Je vais me citer, une fois n'est pas coutume et faut bien que quelqu'un fasse la pub.
Si j’ai créé un homme libre et indépendant ce n’est pas pour le contrôler juste après ! J’interviens parfois pour des petites choses. Mais le libre-arbitre, je n’y touche pas.
A ce moment de l'histoire c'est Dieu qui parle et il finit par expliquer qu'avec suffisamment de temps et d'observations n'importe qui pourrait savoir ce qui va arriver. Avec du bon matériel, du temps, de l'écoute, un excellent médecin peut prédire une crise cardiaque.

Voilà où je veux en venir : si le parallèle avec Dieu est habituel chez les auteurs, il est plus que probable que la réalité d'une éventuelle puissance supérieure au-dessus de nos têtes ne soit qu'une puissance supérieure qui observe plus qu'elle n'actionne ou même n'écrive.
Alors libérez-vous de l'idée que tout est écrit. En tant que scénariste, je sais que c'est déjà impossible. Et Comportez-vous du mieux que vous pouvez car un auteur qui aime son personnage sera bien plus attentif à lui et finira par lui donner un grand rôle.

Rien n'est écrit jamais - je me répète - et tout suit son cours doucement. Bien sûr la fin semble programmée, la vie est une tragédie. Mais sachez que quand on commence une histoire, on n'a qu'une vague idée de ce qui pourrait s'y passer. Et parfois, au détour d'un dialogue, en passant par une intrigue amoureuse, en suivant les pas d'un autre géant, la vie peut prendre une grande et belle tournure.

D'ailleurs, l'auteur d'une des plus grande saga littéraire de notre temps avait juste commencé par écrire : in a hole in the ground there lived a hobbit
et voyez ce que ça donne...

à suivre...

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