myrzouick
écrire, scénariser et mourir vite...
03/02/2021
en quête de sens...
Toutes les histoires doivent avoir un sens.
Oui, ça fait longtemps. Je me suis donné le mois de janvier pour laisser couler un peu. Ne pas me mettre la pression pour écrire une fois tous les 15 jours et surtout ne pas avoir à vous souhaitez une bonne année. Déjà, parce que je n'y crois pas, l'année ne sera pas meilleure que la précédente et ensuite parce que cette année autant ne rien fêter et attendre sagement que 2022 soit plus fun.
Bref.
Toutes les histoires racontées doivent avoir un sens...
Je vous rassure, je ne vais pas réécrire cet article qui était déjà une tentative de donner un sens à mon blog, je vais plutôt vous parler d'apprentissage.
Je suis loin d'être pédagogue donc je ne vais pas vous prendre la tête non plus.
Alors attrapez des biscuits, un verre de lait pour les tremper dedans et laissez-vous tranquillement prendre le crâne par un débile qui se croit auteur...
Depuis la nuit des temps donc, notre imagination nous a fait voyager.
Pas forcément métaphoriquement mais bel et bien littéralement !
Il a fallu que l'homme de Cro-Magnon (et de Néandertal au moins), pratique cette exercice de pensée (révolutionnaire) pour s'imaginer que plus au nord, ou derrière cette grande mer gelée par exemple, il devait y avoir des prairies ou des forêts plus luxuriantes, plus riches, plus adapté à ses besoins familiaux ou claniques.
Il a fallu qu'il croie que l'herbe serait plus verte ailleurs, que les arbres seraient plus hauts et que les animaux plus gros et plus feignants.
Ce n'est pas forcément la pression démographique qui a poussé l'homme a quitté le continent africain et se répandre comme un virus dans le monde. C'est l'idée qu'il se faisait du monde "extérieur" qui a poussé quelques aventuriers à le conquérir.
C'est aussi cette imagination qui a lancé ces hommes fous de la Polynésie à la Nouvelle-Zelande, du Portugal aux Bahamas, de Cap Canaveral à la Lune.
Et de la même façon, ces histoires d'explorateurs qui ne sont jamais revenus, ont forcément du refroidir de petits enfants trop curieux...
l'histoire en apprentissage
Et c'est bien entendu là où je veux en venir : sur l'importance fondamentale des histoires.
Imaginer est à double tranchant. On peut se lancer à l'aventure, croire que toute chose est divine ou s'installer pour stocker des céréales.
Ou on peut supprimer des faits pour s'inventer une toute nouvelle vérité.
Donc ma question du jour : est-ce que chaque histoire doit nous apprendre quelque chose ?
Au-dela de l'imagination des aventuriers, les histoires qu'on se racontait ont toujours été un moyen d'apprendre quelque chose. Est-ce qu'il faut que ce soit toujours le cas ?
Les contes et les légendes ont toujours été un moyen d'expliquer. C'était bien avant la science et les faits, mais ça avait le mérite de planter un décor crédible, vraisemblable, une diégèse.
Je reviens à ce mot parce que quand on y repense la Grèce antique par exemple avait une diégèse à part entière, les dieux et les demi-dieux étaient responsables de tout le bordel sur les côtes méditerranéennes.
Par exemple une légende peut expliquer pourquoi ces jolies fleurs poussent dans l'eau et pourquoi il y a de l'écho quand on crie dans les montagnes.
De même le petit chaperon rouge nous apprend a éviter les hommes dans la forêt. Je veux dire ça devrait même pas être suspect un loup dans la forêt mais si tu remplaces le loup par un type louche... Bonjour l'angoisse.
Chaque chose qu'on raconte doit avoir un sens, une ambition toute personnelle à dérouler, un message à passer dans nos cerveaux.
Une histoire doit avoir un but précis : nous faire réfléchir un temps soit peu au monde qui nous entoure.
Définition de concept, avertissement, explication de phénomènes physique, l'histoire qu'on raconte est un vecteur, un vecteur d'émotion, un vecteur de révélation de soi ou des autres, un vecteur de compréhension du monde qui nous entoure.
Attendez 5 secondes...
Pourquoi y a un mec qui a un casque de réalité virtuelle dans la pub oasis ? Je veux dire, ça sert à quoi ? Parce que y a rien de plus calibré qu'une pub. Tout y est réfléchi notamment durant de longues réunions, entre producteurs, créatifs, réalisateur et surtout le client : le patron d'Oasis !
J'ai déjà fait une réunion avec le marketing, je vous jure 99 Francs c'est à peine exagéré !
Donc là y a quelqu'un qui a dit "mets lui un casque sur la tête à la ptite qui voit des fruits danser dans le frigo".
ça dit quoi du "personnage" qu'il est branché ? Qu'il ne sait pas faire la différence entre réalité et jeux vidéo comme tous bon gamer qui se respecte et donc qu'il est moins enclin à écouter sa fille qui voit une mangue chelou "avec des dents.
Non mais excusez moi de m'emporter pour des conneries, mais ça dit quoi du monde qui nous entoure ce casque VR. Si tout doit avoir un sens quel est le foutu sens de cette pub ! SI le mec n'avait pas eu son casque aurais-je acheter de l'oasis - pas en bouteille, me demandez pas pourquoi l'oasis tropical ce n'est bon qu'en canette.
Parce que si chaque histoire doit nous apprendre quelque chose. Que nous apprend le casque ?!
vide de sens
Vous l'avez bien compris.
Il faut se méfier des histoires qui ne racontent rien, qui n'apprennent rien, qui sont là pour faire peur.
Pire encore, il faut se méfier des histoires qui rendent service à ceux qui les racontent.
L'histoire doit être au service d'elle-même. Et attendez je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas payer un scénariste au contraire car justement, le scénariste lui, est au service de son histoire.
Quelque soit l'histoire qui est racontée, elle est toujours en mouvement. Un mouvement perpétuel qui l'améliore, l'efface, la perde un peu.
Le fait qu'on ne croit plus qu'il y ait des dieux en Olympe ne veut pas forcément dire qu'ils n'ont jamais existé.
Comprenez-moi bien. Je sais qu'ils n'existent pas - je vais rajouter probablement au cas où - car depuis nous avons fait quelques progrès qui nous permettent d'affirmer que les éclairs ne tombent pas les soirs d'orage parce que Zeus n'est pas content.
Mais les mythes que l'on racontait alors n'avait pas pour autant perdu leur sens.
Chaque histoire est un mensonge, souvent raconté par celui qui gagne, mais ça ne doit pas nous empêcher d'y trouver un sens.
Le fait de réfléchir devant chaque histoire nous permet de nous habituer, de nous entrainer à réfléchir à chaque fois que quelqu'un raconte quelque chose.
Aujourd'hui, par exemple, de grands experts à Bolloré, nous préviennent, notre culture française va être massacrée par 75% de noirs et d'arabes en classe.
Non mais c'est pas moi qui le dit hein, c'est CNews.
Donc des historiens conservateurs plus cons que servateurs justement s'agitent. Personne d'autre qu'eux n'a le droit de réécrire l'histoire qui a déjà été réécrite à part eux ! Et les déboulonneurs de statues sont débiles (alors y en a oui, je dis pas) mais en vérité n'a-t-on pas le droit de nous interroger sur les hommes qui ont fait notre histoire ? Sans pour autant soit les effacer soit les porter au pinacle !
Qu'on soit clair, je comprends l'utilité d'un récit national quelque chose qui peut fédérer autour d'une histoire commune bien que réécrite. Mais ce récit, cette Histoire qu'on nous vent ne doit pas être un prétexte à cacher, tromper ou béatifier des salauds.
Réécrire, contextualiser, rechercher, factualiser, pourquoi pas.
Profiter de l'occasion pour oublier que nous avons été des salauds inexcusables, malheureusement, ça fait mal, ça blesse notre égo, mais l'écrire c'est arrêter de l'oublier...
Plusieurs fois dans ce blog, je vous ai dis qu'il fallait chercher l'histoire, chercher le sens de chaque chose, c'est important. Sans avoir la volonté de critiquer ou d'approuver, juste vouloir comprendre...
Cela reste pour moi notre principale qualité.
péroraison, perroquet
Oui c'est aussi ça 2021, on change de mots...
"Oui mais moi quand je rentre du boulot, je ne veux pas me prendre la tête, alors je regarde un truc con ça me détend... J'ai pas envie de chercher une histoire."
Oui, je peux l'entendre, mais soyons un peu réaliste, vous ne devriez pas rentrer du boulot fatigué, vous ne devriez pas rentré du boulot épuisé, pressurisé, votre cerveau ne devrait pas avoir besoin d'être à l'arrêt sous prétexte que vous avez du être productif !
Et puis rien ne vous empêche de vous vider la tête devant des divertissements intelligents ? Des pastilles/films/émissions/lectures qui peuvent essayer d'allumer un cerveau endolori par le capitalisme.
Bon là ce qui me connaissent on bien compris l'histoire du cordonnier qui est mal chaussé, mais à part Top Chef et Koh lanta, je regarde pas tant que ça de trucs cons juste pour regarder des trucs cons.
Oui bah oui, je me suis déjà endormi devant Arthur, mais ça va y a pas mort d'homme.
Je continue de lire, de raconter des histoires et surtout de chercher un sens à tout.
Et puis si je ne crois plus en Zeus, la mythologie nous apprend aujourd'hui à rêver, elle nous apprend aussi que quand on est un dieu il faut garder soin sboob dans son slip. Mais surtout, elle nous apprend qu'à un moment donné l'humanité avait bien du mal à tout expliquer et que depuis, elle perce des mystères tous les jours !
Prendre de la hauteur sur les histoires, se laisser emporter, les assimiler, les transposer à notre réalité, trouver un sens, rêver ou même critiquer, vous avez tant à faire quand un conteur vient à votre rencontre et il n'y a aucune mauvaise façon de réagir.
Tant que vous donnerez du sens à une histoire, vous donnerez du sens à votre vie.
Bonne soirée !
À très vite.
Et n'oubliez pas, l'avenir ne dépend que de vous !
Captain Planet avait tellement raison...
à suivre...