myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

27/11/2020

ce que je vois

J'ai pris l'habitude, lors de voyage, ou même parfois de moment où je ressens le besoin de me recentrer, d'écrire et d'essayer d'écrire "ce que je vois". Je dois en quelques minutes décrire avec tout ce qui me passe par l'esprit une photographie de ce que j'ai sous les yeux.
Il n'y a pas vraiment de ressenti, juste l'instant et les "mots" que ça m'évoque.
Aujourd'hui, je n'ai pas encore le recul nécessaire pour critiquer les midichloriens qui semblent faire le retour dans l'univers Star Wars dans le très "respecté" Mandalorien, ni de parler de la, pour moi surcotée, série Queen Gambit

Et j'ai aussi plus que besoin de me recentrer un peu, replonger dans ma pensée.
Et quoi de mieux que ces photographies que je n'ai pas prise. Parce qu'à l'époque, j'avais ce besoin d'écrire et de décrire.

Une fois le contexte posé, voici ce que j'ai écrit, mon article le plus personnel parce que ces textes brouillons ne devaient être qu'à moi, que des sources d'inspirations parmi tant d'autres (j'y reviendrai).
Sans date, sans toujours les lieux dans lesquels j'ai vu ces choses. De ma description la plus récente à la plus éloigné, étalé sur quelques années.
J'espère que vous aurez une image précise, sans image justement.
A un moment où les images semblent ne plus suffire, mais ça aussi, on y reviendra très bientôt.

22

L'aéroport de Lourdes-Tarbes, par temps clair...
Déjà en arrivant ce matin, je fus capté par l'atterrissage sur une piste dégagée au bord des Pyrénées. Vu sur le haut Pic du Midi, dont l'adret est faiblement enneigé. Mais ce ne fut pas le plus beau, tout autour des la piste ce sont des dizaines d'avions aux couleurs de toutes les compagnies mondiales qui attendent d'un côté d'être vendu et de l'autre (et c'est plus triste) d'être démontés. A l'instar de ce magnifique A380 dépeint dont il manque déjà ses quatre réacteur devant le hangar.
Festival de couleur, je repars alors que le soleil se couche et que la lune se lève au-dessus de tous ces ailerons rouge chinois, bleu russe, multicolore sud-africain, symboles de ce monde cloué au sol, paralysé.
Si les avions ne volent plus, cela me manquera car cette sensation de traverser les nuages à la recherche du soleil et d'admirer la France vu d'en haut est une des plus belle qu'il m'ait été donné de vivre.
Je redeviens un enfant, je me souviens de tous ces voyages et j'espère que tout ce que nous vivons sera bientôt derrière nous pour en refaire d'autres, avec mon père bien sûr, qui m'a accompagné partout jusque là, et mon fils bien entendu...
L'arc-en-ciel flamboyant à l'ouest, les nuages à l'est, les montagnes au sud, je rentre. Avion, boulot, dodo... Au moins ai-je la chance de pouvoir me déplacer malgré tout, avec ce sésame professionnel qui le permet, au gré de mes formations en magasin, de découvrir un peu de ces paysages que j'aime tant.

21

Je tourne la tête vers l'ouest pour lever les yeux de mon portable et respirer un peu. Les nuages gris s'accumulent à l'horizon sans laisser passer un seul rayon de soleil. Pourtant dans ce camaïeu de gris quelque nuages d'or rosé se détachent rappelant que malgré tout le soleil est au-dessus de nous, bienveillant, derrière ces cumulus menaçants...
Un peu plus tard toute la partie supérieure de l'horizon vire au orange et rose une dernière fois alors que les nuages noirs peinent à envahir ce dernier espace coloré du ciel...

20

Survolons la France de champs, de villes et de forêts.
Elle laisse alors place à une mer de nuages blanc... Le temps se couvre et on ne distingue pas les montagnes et les collines. Enfin nous nous enfonçons dans ces ténèbres blanches de la brume.
Le sol arrive bien trop tard après une série de secousses. Le rêve s'arrête au moment où l'avion se pose. La réalité est là.

19

Un nuage solitaire sur un ciel voilé à l'horizon.
Le soleil se couche irisant ainsi les bords grisâtre de ce nuages d'une couleur rose. Une seconde à écrire et déjà le nuage de désagrège laissant un peu plus cette lumière rouge le transpercer jusqu'à mon oeil ébloui.
Une minute plus tard : le nuage a disparu et le soleil est couché.

18

Quand l'Arve se jette dans le Rhône...
Des eaux limpides et claires venant du lac se mêlent presque au torrent de la rivière montagneuse.
La pureté et la beauté rencontre les eaux boueuses et le margouillis. Mais la belle accepte l'ignoble, elle l'aime et l'embrasse. Et sous le pont, les méandres passent comme ces deux amants.

17

Passons par-dessus un viaduc.
L'eau est bleue canard, le soleil semble couché alors que les arbres verts profond accrochent des nuages ici et là... Dans le train plus rien ne bouge. Le temps est suspendu dans sa course au dessus de ce méandre de l'Ain.
Déjà loin maintenant le viaduc de Cize-Bolozon. Mais j'y reviendrai peut-être... Parce que c'était beau...

16

La forêt de Brocéliande.
Lieu légendaire, mythique. Je suis sur la route, métal à fond dans la voiture, le ciel bleu laisse soudain place a une brume qui s'accroche aux arbres de la forêt lui donnant cette allure mystique...
J'imagine alors la tombe de Merlin embrumée, magique. Touché de ça et là par quelques rares rayons de soleil, le bosquet se détache dans sa perspective atmosphérique...

15

La voie lactée Lozèrienne.. des étoiles magnifiques dans un ciel pur.
Elles sont des milliards, tout aussi immenses que lointaines. Je suis petit ridicule, une poussière.
Sommes nous seuls ?

14

Les nuages blancs s'accrochent aux sapins et aux feuillus de la montagne. De la vapeur d'eau de la pluie tombée trop vite sur des roches trop chaudes ?
Ça sent l'été et la pluie d'été. Existe-t-il un synonyme de petrichor pour le beton ? Car tout se mélange dans mes narines. ça sent les vacances. L'orage gronde. Les forêts sont plus vertes.
Puis le silence envahit la vallée. Plus rien ne bouge et les humains restent chez eux pour aujourd'hui. Je suis seul.
Et c'est tant mieux.

13

Partis d'une île paradisiaque où le temps semble boucler autour des départs et des arrivées des quelques ferrys venus apporter du continent les touristes et de quoi les nourrir...
L'île s'éloigne, montagneuse, couverte de jungle, avec une antenne réseau rouge et blanche plantée au sommet, inhabitée ou presque. Nous la laissons seule dans l'horizon.
Le bateau laisse dans son sillage une eau turquoise qui contraste avec le bleu profond de l'océan...
Si seulement l'homme sur le bateau n'était pas aussi con, il comprendrait qu'il ne faut pas jeter dans cette mer ses mégots de cigarette. Mais bon...
Faut croire que le paradis ne peut pas exister sur cette terre.

12

Là.
Les arbres sont noirs devant le orange flamboyant du soleil couchant. Le ciel est dégagé, quelques nuages jaunes, mais le ciel reste bleu. Un bleu plus foncé hivernal, pas un bleu ciel bizarrement, mais pas non plus un bleu nuit. Et ces ombres immobiles, sinueuses, des branches qui s'étire pour toucher la nuit.
Là. Juste deux minutes avant que le soleil ne disparaisse vraiment... Et que l'ombre ne gagne.

11

Aujourd'hui j'ai eu peur...
C'est juste après mes trente ans. Après les travaux de la maison, le gamin...
Je ne me regarde pas dans les miroirs. Je le brosse les dents sous la douche, je ne me coiffe pas et ça fait quelques jours que je ne me suis pas rasé... Bref. Quand je le suis revu dans le miroir...
J'ai l'air triste. Ça m'a déçu... Quoique j'avais eu des indices.

10

Regarde.
Capte ce moment.
Ce type que tu crois toujours joyeux, toujours sûr de lui, toujours souriant. Capte le. Là à cet instant. Son regard. Cette tristesse. Ce doute. Cette faiblesse. Il ne dit rien, à personne, jamais, mais il est triste, petit... seul.
C'est pour ce genre de personne que je veux me battre. C'est pour ce genre de personne que je ne baisse pas les bras. Ce genre seulement. Celles et ceux qui résistent malgré tout.
Les véritables courageux...

?

Si je ne me souviens pas de la journée d'hier, comment être sûr que je ne revis pas inlassablement la même chose chaque jour... Encore une fois ?

9

A peine sorti de Dublin et c'est les collines, les forêts vertes et les sapins.
Mais en allant plus loin encore, dépassant les bosquets et les lacs coincés dans les montagnes, je découvre enfin le Connemara.
Sardou l'a chanté sans le voir et pourtant.
C'est un désert d'eau, une route longue traverse les nuages noirs qui viennent du nord. Les eaux sont de la couleur de la Guiness, brunes et translucide. Là une petite maison de brique grises fait face à d'immenses lac, la pluie tombe. Je ne me souviens pas avoir vu quelque chose d'aussi joli.
Le soleil perce enfin son rayon touche la surface des eaux.
Je suis témoin de ça ?!
Mais pourtant je ne le mérite pas !

8

Cauchemar fiévreux.
Tout est flou...
Je dois régler la crise ukrainienne en ajoutant des heures de diplomatie sur la planif... Sous la pression de présidents et d'hommes d'églises. Tous attendent. Le monde est au bord de la guerre qui le détruira...
Puis je valide la paix sur pléiades. Mais ça ne règle pas le problème...
Étrange... Trop tard surtout. Le compte à rebours pour la fin du monde est lancé.

7

Le ciel nuageux. Des nuances de gris et de blancs sur un camaïeu de bleu...
Je me souviens alors d'un ciel sans nuage au-dessus du désert. Une photo de la vallée de la mort jaune et bleue, juste jaune et bleu. Barré d'une grande ligne grise qui se perd dans les montagnes.
Je reçois une goutte d'eau sur le nez et sors de ma rêverie.

6

Des étoiles... Un ciel plein d'étoiles plus belles que jamais. Mars, Saturne, Vénus, des points plus brillant dans un ciel noir, clair où le monde semble s'être éteint... Il n'y a rien d'autres que cette infinité...
Je vole. Seul. Happé...

5

Ma montagne en Lozère, celle qui m'appaise et que je ne saurais décrire.
Ma montagne en Lozère, celle qui m'inspire et sur laquelle je reviens dès que je peux.
Ma montagne en Lozère, celle que j'aimerais faire découvrir mais ne garder qu'à moi.
Ma montagne en Lozère, celle sur qui j'ai planté un drapeau.

4

La lune est levée dans un ciel encore bleu et rosé. Elle semble plus grosse, moins effrayante. Et quand je regarde dans le rétro, le coucher de soleil, orange.
Je roule vite, enfin libre.

3

La pollution n'est pas toujours laide. Elle donne au ciel des nuages rose au coucher du soleil. Striés de bleu nuit, un spectacle étrange, beau et pourtant si catastrophique.
L'homme fait des merveilles mais que détruit-il en échange ?

2

J'aime ce genre de fille. Elles savent qu'elle sont belles. Ni trop grande, ni trop petite, brune, les cheveux lisses et légèrement décoiffés par le vent, une mèche devant les yeux vert ou marron peu importe. Débardeur blanc, petit short en jean. Formes justes et belles dans ce qu'on pourrait appeler une beauté ordinaire dans son sens le plus noble.
Summer is coming.
Sombre inconnue qui ne saura jamais que pendant quelques instant quelqu'un la trouva magnifique.

1

Après la pluie, des nuages blanchis par la lune sur un ciel marine où brillent de trop rares étoiles de leur lueur voilée.
La nuit appaise toutes les douleurs.

épilogue.

Où étais-je ? Qu'ai-je vraiment vu ? Qu'ai-je vraiment pensé alors que je n'arrivais pas à tout décrire ?
Encore une fois, je vous exhorte de vous raconter des histoires.
Si vous m'aimez, essayez de vous imaginer où j'étais réellement, ce que je pensais, ce que je faisais. Sinon, et vous êtes probablement beaucoup moins narcissiques que moi, essayez vous aussi de capter des moments. D'en faire ces sortes de haikus longs.

Décrire une image, la comprendre, lui donner un sens, lui donne plus de force car l'image, à l'instar d'une photographie, n'est qu'un échantillon de réalité.
On reparlera politique plus tard, je voulais être un peu plus poétique ce soir.
Un besoin plus qu'une envie.
Enfin bon, vous savez...

Si vous me lisez c'est que je tiens à vous. Et peut-être que je ne l'ai pas assez dit.
Alors prenez soin de vous.
Bonne soirée.
Bonne nuit.

à suivre...

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