myrzouick

écrire, scénariser et mourir vite...

17/08/2020

Une petite chose que j'écris.

Cette semaine, je n'arrive pas à me lancer dans un véritable article...
Comme vous le savez, je suis en train de corriger une deuxième fois (et c'est peut-être pas la dernière) mon livre Les Mondes Elémentaires

Cette correction me prend la tête, me prend du temps et du temps de cerveau disponible...
Je me relis, tombe sur des trucs que j'ai laissé en plan. Je souffle, je soupire, je me maudis.
Je me trouve stupide de laisser autant de fautes ou de tournure de phrase mais vous lisez mon blog depuis plus d'un an, vous êtes habitués aux fautes et aux phrases qui ne finissent pas.

Au fur et à mesure, le récit s'étoffe, grandit, gagne en cohérence - souvent perdue à cause du temps trop long qui a séparé le début de l'écriture et la finalisation de mon récit.
Peu à peu les héros des Mondes Elémentaires sont plus forts, plus grands, leur but se précise et le dénouement survient après une bataille épique où les éléments se déchainent.

J'ai écrit ce petit texte pour respirer un peu durant ma correction.

Pour vous donnez un petit élément de contexte sur ce qui va suivre, sachez que l'épilogue que vous allez lire se situe quelques semaines/mois/années après l'histoire des Mondes Elementaires.
Une guerre mondiale a révélé au monde l'existence d'élémentaires de foudre et de feu.
Nous suivons le futur héros du tome 2 (s'il y a un tome 2, vous savez comme il est difficile d'écrire des suites), Léon, un garçon qui sera appelé l'Oracle, qui est entouré et suivi par un petit élémentaire d'air.

Les Mondes Elémentaires - Epilogue

Pour reconnaître un bon pêcheur, il faut regarder ses mains. Ses gestes sont précis et sûrs. Ils témoignent d’une maîtrise parfaite et d’une expérience certaine.
Bien qu’il ne fût pas pêcheur, Léon sait exactement ce qu’il fait. Ses doigts étaient agiles et dansaient selon une chorégraphie bien exécutée. Son regard affûté embrasse le long cours d’eau et fixe la surface de la rivière. Il attend sa proie.
Allongé nonchalamment sur son coude au bord de l’eau, il agite sa main gracieusement.
Un papillon agite frénétiquement ses ailes à quelques centimètres de la surface. Il semble lutter contre le vent et, malgré ses efforts, fait du surplace. D’un mouvement, comme s’il attrapait une balle invisible dans sa main, Léon capte l’air autour de lui. Le papillon se fige, ses ailes se déploient et battent comme s’il faisait un effort terrible. Mais, inéluctablement, il s’approche de plus en plus dangereusement des remous d’écume de la rivière, comme poussé par une force invisible.
Léon se redresse. Sans fermer la main, il bouge tour à tour son index et son majeur pianotant dans les airs. À chaque geste un nouveau filet de vent glisse entre ses phalanges.

Le papillon frôle la surface, le bout de son aile touche l’onde quand soudain un brochet saute, gueule grande ouverte et gobe l’insecte.
Au même moment, Léon serre son poing d’un coup sec et le poisson sort complètement de l’eau avant de rester dans les airs.
Sa nageoire caudale frétille alors qu’une expression de surprise pathétique s’imprime sur ses yeux. Léon sourit. Il ouvre le poing et d’un geste fait léviter le poisson jusqu’à lui. Une fois la proie dans sa main, il fait mine d’attrape un fil invisible dans la gueule du poisson et tire dessus.
Les branchies cessent alors immédiatement de bouger : tout l’oxygène est aspiré hors du poisson. Léon tourne la tête vers le feu de camp qui craque derrière lui. Il fait volte-face et sort son couteau pour lever les filets.

Bon appétit...
— Merci, répond-t-il à l’esprit qui le suit.
Depuis qu’il a tout perdu pendant la guerre, depuis qu’il a décidé de tout laisser derrière lui et de prendre la route, il n’a jamais été seul.
Et il sait qu’il ne sera plus jamais seul.
L’esprit qui le suit l’a aidé et protégé durant tout son périple. Ils ont appris ensemble à se comprendre, à se défendre et même à se battre...

Une brise chaude l’entoure. Quelques feuilles orangées s’envolent dans un tourbillon. L’esprit du vent tourne autour de lui. Il regarde la rivière une dernière fois puis le soleil qui se couche à l’horizon. Au loin, un panache de fumée noire s’élèves occultant les nuages colorés du couchant.
— Où irons-nous demain ? demande-t-il.
Trouvons la flamme !

Léon regarde le panache de fumée et hoche la tête, plus déterminé que jamais.

à suivre...

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