myrzouick
écrire, scénariser et mourir vite...
10/08/2020
une histoire, un nom
Je me demandais un truc.
Oui, pardon, j'étais en vacances. Si vous vouliez des nouvelles installer le réseau de rage par exellence et suivez moi. Je dis ça même si je me rends compte de la futilité de demander au deux personnes qui me lisent et me suivent déjà sur Twitter de me suivre sur Twitter.
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Donc je me disais un truc...
Je parle depuis le début de ce blog sur ce qui peut faire ou non une bonne histoire.
Et je parle souvent de ce talent qu'on certains scenaristes à raconter des histoires haletantes, romantiques ou héroïques.
Certains Bardes ont en effet le pouvoir de délivrer des messages, des contes avec ce qu'il faut de talents pour nous transporter.
Artistes maudits, ils tombent malheureusement tous dans l'oubli au profit de leur héros et, pire encore, d'après moi, quand l'histoire est racontée elle ne nous appartient plus réellement.
Ce qui est casse-gueule quand on se lance dans une suite ou un antépisode, parce que les personnages, bien que le générique défile, vivent encore dans notre imagination.
Et leur rajouter un background est difficile.
Mais j'en ai déjà parlé. Par là
Notre auteur dépossedé de sa création, est obligé, sans cesse de se réinventer, de propose autre chose au risque, à l'instar de Last of Us 2 et de la prélogie Star Wars, de mécontenter ses premiers admirateurs.
Encore une fois j'en ai déjà parlé.
C'est difficile, c'est une malédiction. Mais finalement les rejets les plus forts se font pour des oeuvres cultissimes.
L'auteur est condamné à faire un chef d'oeuvre et des suites médiocres...
Mais c'est pas la reflexion que je me faisais.
Je me disais, comment on écrit un héros ? Comment on trouve une histoire poignante, intéressante à faire vivre à son héros ?
En quelque sorte, comment choisit-on de faire de tel ou tel personnage un héros ?
Mais surtout, et ça là où je veux en venir après cette intro pompeuse, pourquoi certains héros sont connus, reconnus et pourquoi d'autres tombent dans l'oubli ?
L'histoire ?
Ou c'est qu'une histoire de nom...
mon nom est personne.
Personne, c'est comme ça que Ulysse se présente aux cyclopes dans l'Odyssée. Un des premiers grand Héros change son nom pour échapper au pire et montre par la même occasion qu'il est plus rusé que la moyenne.
C'est un héros comme on n'en fait plus.
Maudit, audacieux, intelligent, puissant (il vient quand même de prendre Troie).
Son nom est encore connu des générations plus tard. Il est Ulysse, l'homme qui a écouté les sirènes, vaincu le cyclope, sauvé ses amis changés en cochon etc.
Le mec est tellement classe que son nom, grec, puisqu'il était grec, est devenu un nom commun Odysseus est devenu une Odyssée c'est à dire un grand voyage, épique, une grande aventure.
Un antonomase... ça aussi j'en ai déjà parlé.
Et c'est à ça qu'on reconnait un héros.
Indiana Jones, a le nom d'un chien, et pourtant c'est le plus grand, le plus célèbres des aventuriers.
Intelligent, drôle, combattif, classe, si Spielberg le dessine comme une silhouette - et c'est vrai que sa silhouette est déjà iconique... Si si, regarder comme j'ai la classe moi aussi quand je l'imite dans mon favicon en haut de la SkyTower de Auckland - il est plus grand et plus fort, plus iconique que ses successeurs que son Benjamin Gates (pour qui j'ai une grande tendresse, parce que Nicolas Cage) et Flynn Carson...
Et que même plus de classe que lui même. Même si, encore une fois, j'aime Indiana Jones 4 enfin presque, enfin il a de la classe quand même. mais si sa silhouette est intacte, lui vieillit...
Et pourtant même si Indiana Jones est le nom d'un chien...
C'est classe.
roi des singes
Pour comprendre là où je veux en venir, il faut maintenant que je vous raconte une petite histoire...
C'est l'histoire d'un naufrage.
Durant une tempête, ou je ne sais quoi, un bateau fait naufrage. Tous les passagers meurent sauf un bébé qui survit - peut-être a-t-il été laissé dans une bouée ou quelque chose comme ça...
A la dérive, il finit par accoster alors qu'il n'a que 4 mois sur une ile et est adopté par des singes.
Il grandit avec cette nouvelle tribu et devient aussi fort et aussi agile que le plus grand de tous les singes.
Après quelques péripéties, il se rend compte qu'il n'est pas vraiment à sa place et est plus tard, alors qu'il navigue sur un tronc de palmier, recueilli par des hommes. Il devient alors un grand leader car il est le meilleur des deux mondes.
Vous l'aurez probablement reconnu.
Il s'agit bien entendu de Tar... Saturnin Farandoul ?
Les Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul est un roman de quelques 800 pages écrit par Albert Robida en 1879 soit 33 ans avant le Tarzan de Edgar Rice Burroughs.
En plus d'être l'homme singe que nous pouvons comparé à son successeur, Saturnin finira par entrainé son ancienne famille de singes pour en faire une armée disciplinée et ira conquérir jusqu'à Saturne...
Ouais il faut dire que le Albert il était à fond pour la déconne et parodiait surtout Jules Vernes.
Alors plagiat ? Coïncidences ? Inspiration ?
Mais surtout pourquoi y en a un qui est plus connu que l'autre ?
Saturnin Farandoul n'a pas eu de portée internationale, il est écrit par un pasticheur français.
Est-ce que Burroughs a lu ou entendu parler de cette oeuvre ? Est-ce qu'il s'est inspiré ? Est-ce que c'est une simple coïncidence ?
En vrai je pense qu'on ne saura jamais et que pour qu'il y ait plagiat il faut preuve de copie. La vraie question que je me pose c'est est-ce qu'un nom ça fait tout...
Tarzan ça fait bien plus singe, bien plus sérieux, bien plus réaliste que Saturnin Farandoul.
Aujourd'hui encore Tarzan a cette notion de jungle, d'homme viril et puissant. De roi des bêtes et de maitre parmis les hommes.
Alors que Saturnin... Bah c'est un canard quoi...
épilogue, épigyne.
Je parlerais une prochaine fois de copie et d'inspiration.
Là, je veux parler des noms des personnages.
Toutes nos histoires commencent par un nom qui claque. Et même si je me suis moqué plus haut de Benjamin Gates par exemple, il faut dire que c'est un nom qui claque.
John McLane, Rambo, Rocky, Rick Deckard ou encore le fameux Neo !
Les noms donnent l'avantage. Et bien que je n'ai pas encore fini les aventures de Saturnin Farandoul, je ne peux pas imaginer un véritable héros qui porte un nom aussi ridicule.
Aux vues de la biographie d'Albert Robida, je pense que c'est fait exprès. Il voulait s'amuser, faire tiquer Jules Vernes (d'ailleurs le héros rencontre les plus célèbres des personnages de Jules Vernes).
Et si il est incontestable aujourd'hui que Alber Robida a été un véritable visionnaire (il décrit la télé et l'hyperloop), qu'il a écrit de grands récits d'anticipation qui ressemblent à mon auteur préféré (Philip K. Dick), il a loupé le coche avec son pastiche antérieur de Tarzan.
Un nom, une histoire...
Quand le barde s'avance et qu'il déclame son récit, le plus périlleux est lorsqu'il annonce le nom de son héros.
Car si nous connaissons tous aujourd'hui Sherlock Holmes et Anakin Skywalker, c'est parce qu'ils ont des noms qui claquent.
Une histoire commence par un nom.
Et le nom c'est déjà toute une histoire.
C'était un petit retour de vacances, avec un sujet qui n'en était pas vraiment un.
En finissant cet article, je me suis souvenu que j'avais un livre qui s'appelle : Pourquoi Sherlock s'appelle Sherlock de Philippe Lombard et qui précisemment explique comment les plus grands auteurs ont trouvé leur plus grands non.
Toute une histoire je vous dis.
A la semaine prochaine.
Portez-vous bien !
à suivre...